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ÉPILEPSIES : Identification d’une signature neuroanatomique commune

Actualité publiée il y a 6 années 9 mois 4 semaines
Brain
Les différentes formes d’épilepsie affectent de 0,6 à 1,5% de la population mondiale.

Les différentes formes d’épilepsie affectent de 0,6 à 1,5% de la population mondiale. Cette recherche de l’University College London (UCL), en révélant que l’épilepsie est associée à des différences d'épaisseur et de volume de matière grise de plusieurs zones du cerveau, propose une signature par neuroimagerie de la maladie.  Cette étude, parmi les plus importantes jamais réalisées auprès de patients épileptiques, publiée dans la revue Brain, montre que l'épilepsie implique des différences physiques significatives, et même dans les types d'épilepsie généralement considérés comme bénins et même si les crises sont maîtrisées.

 

Ces anomalies cérébrales identifiées restent certes subtiles et n’ont pas été associées à la perte de fonctions cognitives. Cependant « ces différences identifiées dans la matière cérébrale, même dans les cas d’épilepsie commune et considérées comme relativement bénignes » appellent à plus de recherche, explique l’auteur principal de l'étude, le professeur Sanjay Sisodiya de l’Institut de neurologie et de l'épilepsie de l'UCL.

 

Ces travaux menés par le consortium mondial ENIGMA-Epilepsy ont porté sur les données de 24 centres de recherche en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et en Australie. Les mesures cérébrales ont été extraites des IRM de 2.149 patients épileptiques et comparées à celles de 1.727 témoins sains. Cette analyse constate :

  • une réduction de l'épaisseur de la matière grise dans certaines zones du cortex,
  • un volume réduit dans les zones cérébrales sous-corticales dans tous les cas d'épilepsie vs groupe témoin. Cette réduction du volume et de l'épaisseur de la matière grise est associée à une plus longue antériorité de l'épilepsie ;
  • cette réduction de volume est notamment constatée dans le thalamus droit, une zone qui transmet des signaux sensoriels et moteurs ainsi que dans dans le cortex moteur, qui contrôle les mouvements du corps ;
  • ces schémas sont présents chez les patients atteints d'épilepsies généralisées idiopathiques, un type d'épilepsie caractérisé par l'absence de changements notables dans le cerveau (tels qu'un neuro-radiologiste expérimenté ne serait normalement pas en mesure d’identifier des anomalies à l’IRM).

 

 

Des différences si subtiles qu'elles n’ont pu être détectées que grâce à la grande taille de l'échantillon et à l’accès à des données extrêmement détaillées. Au point que les chercheurs sont également parvenus à identifier des différences entre les sous-groupes, qui pourraient refléter des différences biologiques entre les types d’épilepsie, comme cela a pu être suggéré par des études génétiques récentes.

 

Une signature neuroanatomique commune de l'épilepsie, à travers de multiples types d'épilepsie, composée de changements structurels présents dans plusieurs zones du cerveau, et confirmant l'épilepsie comme un trouble des réseaux cérébraux.

Alors que les chercheurs ne savent dire si ces différences structurelles sont causées par des crises, ou précèdent la maladie, ou encore comment elles pourraient évoluer dans le temps, ils appellent à de plus amples recherches pouvant aboutir à une « carte neuroanatomique » des épilepsies.


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