ESKÉTAMINE : Le nouveau spray contre la dépression
On connaissait la capacité de la kétamine à lutter contre la dépression et à réguler l’humeur, cette étude confirme l'efficacité d'un nouvel antidépresseur à action rapide, le spray nasal d'eskétamine. Ces travaux présentés dans l'American Journal of Psychiatry ouvrent une nouvelle option pour les personnes n'ayant pas répondu aux autres traitements. Car la recherche a déjà permis l’approbation récente par l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA) de ce spray nasal à base d’eskétamine, associé à un antidépresseur oral, chez les personnes souffrant de dépression réfractaire aux traitements.
Jusqu'à un tiers des patients dépressifs sont en effet considérés comme résistants aux traitements - après avoir essayé plusieurs antidépresseurs. Cette nouvelle option à action rapide qui, néanmoins, devrait être délivrée « avec prudence » en pratique clinique.
Kétamine et eskétamine ?
La kétamine est un anesthésique utilisé depuis des décennies (et est également utilisée à des fins récréatives). Bien que la kétamine administrée par voie intraveineuse à des doses sous-anesthésiques soit documentée comme un traitement efficace pour la dépression réfractaire, à l'heure actuelle, la kétamine n'a pas été approuvée par la FDA par voie intraveineuse pour le traitement de la dépression. La kétamine est composée de molécules qui sont des « images inversées » les unes des autres (S-kétamine et R-kétamine). C’est la formulation intranasale de la molécule de S-kétamine (c’est-à-dire l’eskétamine) qui vient d’être approuvée par la FDA.
Cet essai de phase 3, à double insu et contrôlé a été mené dans 39 centres de traitement ambulatoire d'août 2015 à juin 2017 auprès de 200 adultes souffrant de dépression modérée à sévère et ne répondant pas à au moins 2 antidépresseurs. Les participants ont été répartis au hasard pour recevoir un spray nasal à base d'eskétamine (56 ou 84 mg, 2 fois par semaine) et un antidépresseur (duloxétine, escitalopram, sertraline ou venlafaxine à libération prolongée). Ou bien un spray nasal placebo associé à l’antidépresseur. L’analyse montre :
- une réduction des symptômes de dépression plus significative dans le groupe d’intervention et notamment au 28ème jour, fin de la phase de traitement ;
- les effets indésirables survenus dans le groupe eskétamine sont généralement apparus peu de temps après la prise du médicament et ont disparu une heure et demie plus tard, alors que les patients étaient toujours sous surveillance (dissociation, nausées, vertiges, dysgueusie (altération du sens du goût) ;
- 7% des patients du groupe eskétamine ont arrêté l’étude en raison d’effets secondaires.
Ces données globalement positives ont permis d’obtenir l’approbation de la FDA sur le traitement adjuvant à l'eskétamine. « Le nouveau mécanisme d'action de l'eskétamine, associé à la rapidité des bénéfices, souligne à quel point ce développement est important pour les patients souffrant de dépression difficile à traiter », concluent les auteurs.
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