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ESPÉRANCE de VIE : Sa progression s’est arrêtée

Actualité publiée il y a 8 heures 10 min 11 sec
The Lancet Public Health
Nous ne vivons plus plus longtemps (Visuel Adobe Stock 178884485)

" Nous ne vivons plus plus longtemps ", conclut cette équipe d’épidémiologistes de l’Université d'East Anglia (UEA, Angleterre). L’analyse, publiée dans le Lancet Public Health, révèle en effet un ralentissement sans précédent de l’espérance de vie, notamment en raison des maladies cardiovasculaires et du cancer, mais aussi d’une mauvaise alimentation, de l’inactivité physique et de l’obésité.

 

L'augmentation de l'espérance de vie a ainsi ralenti dans toute l'Europe depuis 2011, ce qui signifie que nous ne pouvons plus vraiment espérer vivre plus longtemps que nos parents ou nos grands-parents. Pour prolonger notre espérance de vie, nous devons impérativement faire des changements drastiques de mode de vie plus sains, au plus tôt dans la vie, mais les politiques aussi devront œuvrer en santé publique pour encourager ces comportements.

 

L’auteur principal, Nick Steel, professeur à l’UEA, ajoute : « Les progrès de la santé publique et de la médecine au XXe siècle ont permis à l’espérance de vie en Europe de s’améliorer d’année en année. Mais ce n’est plus le cas ».

Désormais, l’espérance de vie stagne

alors que la tendance était restée positive jusque-là :

 

  • de 1990 à 2011, la réduction des décès dus aux maladies cardiovasculaires et aux cancers avait permis une amélioration continue et substantielle de l’espérance de vie ;
  • cette tendance ralentit vers 2011, avec des différences internationales marquées ;
  • la mortalité cardiovasculaire reste le principal facteur de la réduction de l’espérance de vie entre 2011 et 2019 ;
  • enfin, et sans surprise, la pandémie COVID a contribué à ces baisses de l’espérance de vie entre 2019 et 2021.

 

Quels sont les principaux facteurs de ce ralentissement ?

 

L’étude analyse les données de l’étude Global Burden of Disease 2021 de l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME) menée par un consortium de près de 12.000 chercheurs et collaborateurs dans plus de 160 pays et territoires. L’équipe a comparé l’évolution de l’espérance de vie, les causes de décès et de l’exposition de la population aux facteurs de risque en Europe entre 1990-2011, 2011-2019 et 2019-2021. Les pays étudiés comprenaient l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Islande, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, l’Espagne, la Suède, l’Angleterre, l’Irlande du Nord, l’Écosse et le Pays de Galles. L’analyse révèle que depuis 2011 :

 

  • l’obésité, l’hypertension artérielle (HTA) et l’hypercholestérolémie ont augmenté ou leur prévalence a cessé de diminuer dans la plupart des pays : de meilleurs traitements contre le cholestérol et l’hypertension artérielle n’ont pas suffi à compenser les dommages causés par l’obésité et une mauvaise alimentation ;
  • pourtant, nous n’avons toujours pas atteint le plafond biologique de longévité, l’espérance de vie des personnes âgées dans de nombreux pays continuant de s’améliorer ;
  • ce tassement de l’espérance de vie reflète principalement la mortalité à un âge plus jeune ;
  • les politiques nationales de santé publique apparaissent bien liées à une meilleure résilience en termes d’espérance de vie ; ce qui suggère que des politiques gouvernementales plus fortes sont nécessaires pour réduire les principaux risques pour la santé, notamment l’obésité.

 « Ces résultats sont préoccupants », écrivent les auteurs,

« car de nombreux pays européens affichent des progrès médiocres,

nous devons donc nous attaquer aux causes sous-jacentes des principales maladies ».

 

« Ce ralentissement de l’espérance de vie, notamment en raison des maladies cardiovasculaires et du cancer, souligne l’urgence d’agir plus vigoureusement sur les causes profondes :

une mauvaise alimentation, l’inactivité physique et l’obésité ».