ÉVOLUTION: Ces ARN non codants qui contribuent à notre humanité
Les microARN, codés par le génome, sont des régulateurs cruciaux de l'expression des gènes. Ils sont donc impliqués dans un large éventail de processus biologiques. Bien que les microARN aient été largement conservés entre les espèces, au fil de l’évolution, les effets de leurs changements spécifiques sur une lignée existante et leur rôle dans le développement de différences entre les humains et d'autres espèces n’ont jamais été spécifiquement abordés. Ces travaux de scientifiques espagnols, présentés dans la revue PLoS ONE, révèlent le rôle clé de certains microARN, qui par modification de leur expression pourraient avoir contribué à la formation des phénotypes qui, en fin de compte, ont abouti à l’être humain.
Les chercheurs de l'Institute of Evolutionary Biology (Espagne) ont analysé plus de 1.500 microARN humains et regardé leurs variations entre l'Homme et plusieurs espèces de grands singes dont les gorilles, les orangs outans, les bonobos et les chimpanzés et les humains. Ces travaux leur ont permis de développer un catalogue complet des microARN et des substitutions nucléotidiques spécifiques chez chaque espèce. Ensuite, les scientifiques ont évalué la pertinence biologique des différents changements des microARN au cours de l'évolution des grands singes, pour aboutir à l'Homme.
Les analyses fonctionnelles et d'expression de 4 microARN (miR-299-3p, miR-503-3p, miR-508-3p et miR-541-3p) en particulier, révèlent que les substitutions et les changements nucléotidiques spécifiques intervenus sur ces microARN ont abouti à la modification de leur expression et de leur fonction de régulation de voies moléculaires et de gènes cibles spécifiques. Des voies et des gènes reconnus comme pertinents et indispensables à la formation de phénotypes qui, en fin de compte, ont permis le développement de l'être humain.
Ces travaux démontrent que certains microARN non codants, au fil de l'évolution, ont joué un rôle majeur dans la formation de notre espèce, concrètement en modifiant les niveaux d'expression de gènes cibles par rapport aux grands singes. Une étude qui contribue à mieux comprendre comment des éléments génétiques non codants peuvent aussi jouer un rôle dans l'élaboration de certains traits, ici spécifiques aux humains.
Une nouvelle fenêtre d'étude donc, de l'histoire récente de l'évolution humaine.
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