EXERCICE : Ça apporte combien d’années de vie de plus ?
Oui, l’exercice est un must, notamment après la quarantaine, car pratiqué aux niveaux les 25 % les plus intenses, il peut permettre de prolonger de plus de 5 ans l’espérance de vie. C’est la conclusion de cette étude de modélisation qui appelle, dans le British Journal of Sports Medicine, les quarantenaires moins actifs à s’y mettre. Pour ce groupe, se remettre à pratiquer de manière régulière et rigoureuse, pourrait signifier vivre jusqu'à 11 années de plus.
Il devient bien connu que de faibles niveaux d'activité physique et une sédentarité élevée sont associés à un risque élevé de maladies, notamment de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et à un risque de décès prématuré, mais on ignore dans quelle mesure précisément ces faibles niveaux d'activité physique réduisent la durée de vie. Cette nouvelle modélisation conclut que si les adultes de plus de 40 ans étaient aussi actifs physiquement que les 25 % les plus actifs en population générale, ils pourraient espérer vivre plusieurs années de plus, en bonne santé.
L’exercice, après 40 ans, c’est des années de vies de gagnées
L’étude a consisté à développer un modèle prédictif permettant d’estimer l’impact de différents niveaux d’activité physique sur l’espérance de vie, à partir des données de la cohorte National Health and Nutritional Examination Survey (NHANES 2003-2006) et en se concentrant sur la tranche d’âge d’au moins 40 ans. Cette analyse conclut que :
- l’activité physique totale des 25 % personnes âgées de 40 ans au moins, les plus actives est l’équivalent de 2H40 de marche à un rythme normal de 4,8 km/heure chaque jour ;
- si toutes les personnes de plus de 40 ans atteignaient ce niveau d’activité physique chaque jour, leur durée de vie moyenne augmenterait d’un peu plus de 5 ans ;
- l’espérance de vie à la naissance pourrait atteindre près de 84 ans vs 78 ans actuellement ;
- si les 25 % les moins actives physiquement atteignaient les niveaux des 25 % les plus actives, ces personnes devraient, pour atteindre cet objectif, marcher près de 2 heures de plus par jour, à 4,8 km/heure ou faire un effort équivalent ;
- l’espérance de vie de ces personnes parmi les 25 % les moins actives serait alors augmentée de près de 11 ans ;
- ainsi, le plus grand gain de vie est observé chez les personnes les moins actives physiquement ;
- pour ces personnes les moins actives physiquement, chaque heure de marche supplémentaire ajoute environ 6 heures d’espérance de vie !
- Les gains d’espérance de vie diminuent à l’inverse avec les niveaux d’activité.
Il s’agit d’une étude d’observation qui n’établit pas de lien de cause à effet, cependant la cohérence de ces résultats confirme que s’investir plus et plus régulièrement dans une activité physique rigoureuse permet de vivre plusieurs années de plus en bonne santé.
Au niveau de nos sociétés, il est clair que la création d’environnements de vie qui favorisent l’activité physique ont le potentiel de permettre non seulement des gains importants en termes d’espérance de vie mais aussi de santé publique.