EXERCICE : A chaque intensité, ses bienfaits ...pour le cerveau
Ces derniers mois de très nombreuses études ont révélé les avantages cognitifs de la pratique de l’exercice, au-delà de ses bénéfices pour la santé mentale. Cette recherche va un peu plus loin et montre, à l’imagerie médicale, que chaque type et chaque intensité d’exercice apporte ses effets spécifiques au cerveau. De nouvelles données publiées dans la revue Brain Plasticity qui précisent l’influence de l’intensité d'exercice sur la fonction cérébrale et vont contribuer ouvrir la voie à de nouvelles stratégies ciblées dans le traitement des troubles neurologiques et psychiatriques.
L’étude montre ainsi qu’après un exercice de faible intensité, les réseaux cérébraux associés au contrôle cognitif et à l'attention sont les plus stimulés, tandis qu'après un exercice de haute intensité, les réseaux associés aux émotions sont les plus fortement activés, ceux liés à la fatigue et à la fonction motrice les plus diminués.
Les intensités d'exercice faible et élevée influencent différemment la fonction cérébrale.
25 athlètes masculins ont été suivis à l’imagerie cérébrale après avoir pratiqué l’exercice sur tapis roulant. Selon les séances, ils étaient invités à effectuer un exercice de faible ou de forte intensité pendant 30 minutes. Les participants ont également renseigné par questionnaire l'humeur positive et négative avant et après l'exercice. L’analyse montre:
- une augmentation significative de l'humeur positive après l'exercice d’intensité faible ou bien forte ;
- l’absence de changement significatif des niveaux d’humeur négative avec les 2 intensités d’exercice ;
- l'exercice de faible intensité accroît la connectivité fonctionnelle dans les réseaux associés au traitement cognitif et à l'attention ;
- l’exercice de forte intensité accroît la connectivité fonctionnelle dans les réseaux liés aux processus affectifs et émotionnels ;
- l'exercice de forte intensité réduit la connectivité fonctionnelle dans les réseaux associés à la fonction motrice.
Grâce aux nouvelles techniques d'imagerie (IRM-IRMf), qui permettent d’évaluer la connectivité cérébrale, on peut ainsi aujourd’hui distinguer les effets de l’exercice sur la santé cérébrale, selon l’intensité de la pratique. « La neuro-imagerie fonctionnelle aura un impact majeur sur la résolution des interactions corps-cerveau », expliquent les chercheurs du Functional Neuroimaging Group de l’Université de Bonn. « Ces nouvelles techniques nous permettent de « regarder » directement dans le cerveau des athlètes et de comprendre les changements dynamiques de la structure et des fonctions cérébrales associés à la transition d'un mode de vie sédentaire à un mode de vie sain ». Au-delà, si l’exercice physique est sans conteste le meilleur des médicaments, il deviendra possible de le « doser » en fonction de l’objectif visé.
Cette toute première étude à préciser les effets distincts de l'intensité de l'exercice sur des réseaux fonctionnels spécifiques du cerveau au repos apporte de premières indications précieuses de l’exercice dans la prise en charge des différents troubles neurologiques et psychiatriques.
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