EXERCICE : Il réduit la croissance et les complications du cancer
Déjà reconnu pour ses capacités préventives contre certains cancers, pour ses avantages avant la chirurgie, pendant le traitement et dans la récupération de la maladie, l’exercice permet aussi de réduire la gravité du cancer et de ses complications possibles, conclut cette équipe de cancérologues et de biologistes de Université de Caroline du Nord. L’étude préclinique, présentée lors de la Réunion annuelle Experimental Biology (EB) 2022, montre que des souris qui pratiquent l'exercice avant de développer un cancer ont une croissance tumorale plus lente et maintiennent une meilleure fonction cardiaque.
L’étude met ainsi en lumière un autre avantage préventif d'une bonne routine d'exercice. Car l'exercice, avant le développement d’un cancer s’avère bien à une croissance tumorale plus lente et permet également de réduire la sévérité d’une des complications courantes du cancer, la cachexie. La cachexie est un trouble métabolique qui affecte en effet jusqu'à 80 % des patients atteints d'un cancer avancé et est associée à environ un tiers des décès par cancer. Les personnes atteintes de cachexie souffrent d'une atrophie musculaire progressive sévère, d'un déclin de la structure et de la fonction cardiaques et accusent une forte diminution de la qualité de vie.
L’exercice en prévention de la croissance tumorale et de la perte musculaire
La plupart des exercices, en particulier les exercices aérobiques, sont facilement accessibles et abordables, relève l’un des auteurs, Louisa Tichy, chercheur à l'Université de Caroline du Nord. S’engager dans une routine d’exercice est donc un moyen naturel et « transparent » de réduire son risque de cancer et, en cas de cancer, de complications du cancer.
L’exercice, un « pré-conditionnement positif avant la tumeur » : la recherche, menée chez la souris modèle de tumeur vient confirmer les conclusions de précédentes études documentant les bénéfices anti-inflammatoires de l'exercice et son impact positif contre le développement de la cachexie par le maintien de la structure et de la fonction cardiaques :
- des souris, modèles de développement futur de tumeur, qui ont accès à l'exercice via un petit tapis roulant pendant 8 semaines, maintiennent, avec un développement ralenti de la tumeur, une fonction cardiaque presque normale -telle que mesurée par échocardiographie- et supérieure à celle de souris sédentaires ;
- les souris du groupe exercice présentent un volume tumoral et une masse tumorale réduits de 60 % par rapport aux souris sédentaires.
L’étude préclinique suggère ainsi que le « pré-conditionnement » par l'exercice avant le développement -éventuel- d’une tumeur joue un rôle cardioprotecteur important en particulier pendant la cachexie cancéreuse. L’exercice contribue également à freiner la croissance de la tumeur, et, dans l’étude, même lorsque les animaux ne pratiquent plus l'exercice pendant la période « tumorale ».
Ces données confirment l'importance de l'exercice en tant que mesure de protection et de prévention contre le développement du cancer et contre les effets néfastes de la cachexie cancéreuse. Les scientifiques tentent maintenant d’identifier les protéines et les voies sous-jacentes qui peuvent éclairer ces nouveaux bénéfices de l’exercice, avec l’espoir de développer de nouveaux traitements.
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