EXERCICE : Pratiques pour des soins de santé plus écologiques
« Nous médecins, et autres professionnels de santé, devons nous y mettre aussi », expliquent à nouveau ces experts du NHS Trust (Londres) qui appellent leurs collègues à prendre en urgence un certain nombre de mesures, dans leur pratique quotidienne, afin de rendre les soins de santé « plus écologiques ». Les auteurs listent et décrivent, dans un dossier spécial, les actions pratiques que les professionnels de santé peuvent mettre en œuvre pour contribuer à atteindre la neutralité carbone.
Si les soins de santé mondiaux étaient un pays,
il se classerait au 5è rang mondial des émissions de gaz à effet de serre. « La crise climatique est aussi une crise sanitaire, et les professionnels de la santé sont en première ligne », écrivent les auteurs, « les cliniciens doivent aussi savoir comment ils peuvent contribuer à ralentir cette crise en mettant en œuvre des solutions simples à la portée de tous ».
Pourquoi la crise climatique est-elle également sanitaire ? Les professionnels de la santé voient dans leur exercice davantage de patients souffrant de problèmes respiratoires et mentaux causés par des événements climatiques, comme des tempêtes, des canicules ou des incendies de forêt. Les études épidémiologiques rapportent des prévalences plus élevées de maladies infectieuses propagées par des inondations ou au contraire le manque d’accès à l’eau potable ou à l’assainissement.
Si de nouvelles politiques de décarbonation de l’approvisionnement national en électricité ou dans la construction des nouveaux hôpitaux échappent au contrôle des médecins et des cliniciens, des options plus accessibles peuvent faire la différence pour la durabilité des soins aux patients.
« Nous devons tous agir pour réduire les émissions des soins de santé, mais comment ? »
Ces actions documentées sont multiples et variées, parmi lesquelles :
- réduire les déchets de protoxyde d’azote dans les hôpitaux : cela passe par un examen des pertes et du gaspillage de protoxyde d’azote dans chaque établissement ;
- passer à des spéculums vaginaux réutilisables, en acier inoxydable, pour le dépistage cervical ;
- prescrire des comprimés oraux plutôt que des médicaments par injection : cela permet de réduire l'impact de la fabrication, de l'utilisation et des conditionnements ;
- faire passer les patients asthmatiques aux inhalateurs à poudre sèche ;
- remplaçant les masques à usage unique par des options réutilisables de protection équivalente ;
- mieux adapter les prescriptions- ce qui peut permettre des économies et réduire les effets indésirables chez les patients ; la déprescription pourrait être envisagée pour de nombreux patients âgés ;
- mieux adapter également les doses et la fréquence des suppléments, en particulier de fer et conformément aux dernières recommandations : cela contribue aussi à atténuer les dommages environnementaux ;
- utiliser des plateaux chirurgicaux plus petits ou moins nombreux pendant les interventions pour éviter d’avoir à stériliser à nouveau les instruments inutilisés…
Toutes ces actions bénéficient de preuves d’efficacité dans la réduction de l’empreinte carbone des soins de santé.
Les chercheurs proposent même un outil interactif qui permet de retrouver les actions pertinentes en fonction de leur profession, de leur spécialité et de leur lieu et type d’exercice.
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