FERROPTOSE : Le sélénium protège nos neurones
Le sélénium, baptisé par le chercheur l’ayant découvert du nom de la déesse de la lune, Selene, est maintenant bien documenté comme un oligo-élément essentiel et indispensable pour l'Homme, de nombreux animaux et certaines bactéries. Cette recherche de l’Helmholtz Zentrum München (Centre de recherche allemand pour la santé environnementale), présentée dans la revue Cell, ajoute une corde à son arc, un pouvoir neuroprotecteur qui permet le développement un type spécifique d'interneurones dans le cerveau. Ces données contribuent à éclairer le processus de ferroptose, un type de mort cellulaire programmée dépendante du fer et ouvrent une nouvelle voie de recherche de traitements de différents états pathologiques, dans lesquels sont impliquée ce type de mort cellulaire, dont les cancers ou la neurodégénérescence.
Les scientifiques étudient depuis des années les processus d'un nouveau type de mort cellulaire, connu sous le nom de ferroptose, liée essentiellement au fer intracellulaire. Dans ce processus, une enzyme, GPX4, qui contient normalement du sélénium sous la forme de l'acide aminé sélénocystéine, joue un rôle important. Afin de mieux comprendre le rôle de GPX4 dans ce processus de mort cellulaire, l’équipe a développé des modèles murins dans lesquels l'enzyme a été modifiée : les souris chez qui le sélénium de GPX4 a été remplacé par du souffre n'ont pas survécu plus de 3 semaines en raison de complications neurologiques. Les chercheurs constatent en cas d’absence de GPXA avec sélénium, l’absence d’un sous-groupe de neurones spécialisés dans le cerveau, des neurones perdus au cours du développement postnatal.
Le sélénium, un facteur clé pour le développement d'un type spécifique d'interneurones : l’étude démontre ainsi pour la première fois que le sélénium est un facteur essentiel pour le développement postnatal d'un type spécifique d'interneurones et que l’enzyme GPX4 contenant du sélénium protège ces neurones spécialisés du stress oxydatif et de la mort cellulaire ferroptotique. Ce faisant ces travaux contribuent à expliquer pourquoi certaines sélénenzymes sont essentielles chez certains organismes, y compris les mammifères, alors qu'elles ne le sont pas pour d'autres organismes, comme les champignons et les plantes.
De nouvelles données donc précieuses sur la ferroptose qui reste néanmoins un processus à mieux comprendre en particulier dans divers états pathologiques, dont les cancers ou la neurodégénérescence.
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