FERTILITÉ : Les œufs restent frais avec l'épigénétique
Oui, il s’agit des ovocytes et ces travaux commencent à décrypter le lien entre l'épigénétique et le développement des œufs, un aspect fondamental de la biologie qui joue un rôle crucial dans la transmission de l'information de la mère au fœtus. L’équipe du Babraham Institute (Cambridge) révèle ainsi comment les marques épigénétiques et la protéine MLL2 placent les ovules en état de stase tout au long de l'enfance.
Garder les ovocytes en stase pendant l'enfance est en effet un élément clé de la fertilité féminine. Un ovule fécondé est le début de chaque vie humaine. Pourtant, les ovules sont produits à l'intérieur du corps d'une femme avant sa naissance. Les œufs sont ensuite maintenus en stase pendant toute l'enfance jusqu'à ce qu'ils soient nécessaires à la procréation à l'âge adulte. L’étude contribue à préciser le rôle de l'épigénétique dans la mise en stase des ovules, via une protéine spécifique, MLL2 qui produit un motif distinctif de marques épigénétiques nécessaires à la mise en état de stase.
Si les ovules ne se mettent pas en stase, ils ne peuvent pas devenir des œufs matures et ils n'auront jamais la chance de créer une nouvelle vie. Pour que l’ovocyte se mette en stase, l'ajout de nombreuses marques épigénétiques à son ADN est nécessaire. Les marques épigénétiques attachées à l'ADN servent de « notes de bas de page », expliquent les auteurs, qui vont déterminer quels gènes sont activés ou désactivés. Les scientifiques ont voulu comprendre d'où ces marques épigénétiques proviennent et comment les erreurs peuvent causer des maladies. Comme il est extrêmement difficile d'étudier l'épigénétique dans les ovules, en raison de leur faible nombre, l'équipe a développé de nouvelles techniques permettant de détecter les marques épigénétiques dans un si petit nombre de cellules.
La protéine MLL2 induit une marque épigénétique spécifique dans les ovules : cette approche permet aux scientifiques de constater qu’au fur et à mesure que les œufs se développent, une marque appelée H3K4me3 se propage dans tout le génome. Les scientifiques ont déjà vu la même marque sur des gènes actifs dans de nombreuses cellules, mais l'équipe montre que son rôle dans les ovules est bien particulier : la protéine MLL2 est responsable de ce placement inhabituel de H3K4me3 dans les ovules. Sans MLL2, la plupart des marques H3K4me3 dans les ovules sont perdues et les cellules meurent avant d'avoir la chance d’initier une nouvelle vie.
Ce nouveau mécanisme par lequel MLL2 ajoute la marque épigénétique H3K4me3 dans les ovules élargit non seulement la connaissance de l'épigénétique mais ajoute aussi à notre compréhension de la fertilité.
Mieux comprendre ce lien entre l'épigénétique et le développement des œufs est en effet un aspect de la biologie fondamental puisque ce lien participe à la transmission de l'information de la mère au fœtus.
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