FIBRES : Des céréales oui mais des grains entiers !
Leur choix dans l’alimentation peut être un facteur déterminant du risque de maladie cardiaque : les céréales peuvent être à la fois favorables ou nocives pour la santé, tout dépend si elles sont sous forme de grains entiers ou de céréales raffinées. Cette étude, présentée lors de la Réunion 2022 de l’American College of Cardiology (ACC) Middle East confirme ainsi que la consommation de céréales raffinées est associée à un risque accru de maladie cardiaque prématurée.
La maladie coronarienne prématurée est caractérisée par un rétrécissement des artères coronaires ici, chez les hommes de moins de 55 ans ou chez les femmes âgées de moins de 65 ans. Appelée maladie silencieuse, la maladie coronarienne est en effet asymptomatique au début de son évolution, mais finit par entraîner des douleurs thoraciques (angine de poitrine) et/ou une crise cardiaque avec le développement progressif d’un rétrécissement ou sténose de l’artère ou avec le détachement de la plaque d’athérome, de la paroi artérielle. Ses facteurs de risque comprennent le tabagisme, l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle et le diabète et donc l’alimentation joue un rôle direct dans le développement de la condition.
Les grains entiers sont définis comme contenant la totalité des constituants du grain (le son, l’endosperme et le germe), tandis que les grains raffinés ont été moulus, en farine ou en fragments, en particulier pour améliorer leur durée de conservation, mais ont perdu, au cours du processus, des nutriments importants.
L’American Heart Association dans ses directives sur la prévention primaire des maladies cardiovasculaires recommande un régime privilégiant la consommation de légumes, de fruits, de légumineuses, de grains entiers et de poisson pour réduire les facteurs de risque de maladie cardiaque.
L'apport de céréales entières est lié à un risque réduit de maladie coronarienne
L’étude confirme que préférer les grains entiers comme l’avoine entière, le riz brun ou sauvage, le quinoa ou le maïs en grains contribue à une meilleure santé coronarienne. Alors que l’association était mieux connue pour la santé intestinale, cette nouvelle étude, l’une des rares à examiner la relation entre différents types de céréales et la maladie coronarienne, confirme que la consommation de grains entiers est bien associée à un risque réduit.
Alors pourquoi cette consommation élevée de céréales raffinées ? De nombreux facteurs expliquent pourquoi la consommation de céréales raffinées est plus importante que celle de céréales complètes, en particulier le revenu du foyer mais aussi le niveau d’études, explique l’auteur principal, le Dr Mohammad Amin Khajavi Gaskarei, du Centre de recherche cardiovasculaire d'Ispahan (Iran) : « Un régime qui comprend des apports élevés de céréales malsaines et raffinées est comparable à un régime riche en sucres et en acides gras malsains ».
L'étude est menée auprès de 2.099 participants ayant subi une angiographie coronarienne, dont :
- 1.168 patients avec artères coronaires normales ont été inclus dans le groupe témoin,
- 1.369 patients atteints de coronaropathie avec une obstruction égale ou supérieure à 75 % dans au moins une artère coronaire ou ≥ 50 % dans l'artère coronaire principale gauche ont constitué le groupe d’étude.
Les participants ont renseigné leurs apports par questionnaire alimentaire. Après ajustement pour les facteurs de confusion possibles, l’analyse confirme que :
- une consommation plus élevée de céréales raffinées est associée à un risque accru de maladie coronarienne,
- une consommation de grains entiers est liée à un risque réduit de maladie coronarienne.
« Le problème », soulignent les chercheurs, « est que c’est la consommation de céréales raffinées qui est en augmentation dans le monde. Il est donc primordial de mieux informer le public sur les avantages de la consommation de grains entiers. Cet apprentissage doit commencer dès l’école et se faire dans un langage simple que le public peut comprendre, mais aussi auprès des médecins de soins primaires et dans des revues médicales. Les cliniciens doivent prendre toute la mesure de l’importance de l’alimentation, entre eux et avec leurs patients ».