FIBROMYALGIE : Elle atteint les hommes aussi
Considérée plutôt comme une maladie de « femmes », alors que 9 diagnostics sur 10 sont en effet posés chez des femmes, la fibromyalgie affecte les hommes aussi. On estime que 4% des hommes pourraient être atteints aussi par la maladie, en réalité sous-diagnostiquée chez les hommes. Cette étude, présentée dans l’American Journal of Men’s Health tente de comprendre ce phénomène en identifiant les impacts multiples de la fibromyalgie chez les hommes. L’étude révèle à la fois un manque de reconnaissance des professionnels de santé de la maladie ainsi qu’un déni des symptômes chez les hommes.
Il s’agit d’une enquête menée auprès de 1.163 participants dont plus de 800 participants hommes. L’analyse des données montre que les hommes atteints de fibromyalgie ont des symptômes handicapants aussi, touchant la santé physique et mentale, la qualité de vie et jusqu’aux relations sociales et professionnelles. Leurs démarches auprès des professionnels de santé sont fréquemment découragées par le risque de diagnostic erroné ou de négation ou non prise en compte des symptômes, l’idée reçue d’une affection affectant principalement les femmes, le manque de connaissance sur les traitements et a fortiori sur leur personnalisation selon le sexe du patient.
Un déni face aux symptômes de fibromyalgie chez les hommes : « On s'attend à ce que les hommes résistent et s’endurcissent », commente l’un des répondants de l’enquête, diagnostiqué avec fibromyalgie. Les auteurs précisent que dans la réalité, en effet, les hommes peuvent attendre des années, et plus longtemps que les femmes, de voir poser un diagnostic de fibromyalgie. En pratique, les hommes sont traités essentiellement pour leurs douleurs au dos mais les médecins ne prennent que rarement en compte leurs autres plaintes. Les patients hommes déclarent également recevoir fréquemment des prescriptions d’opioïdes, qui, à terme, aggravent leur état. Enfin, déclarent certains patients, « les hommes fibro sont donc souvent stigmatisés comme étant paresseux… ».
Les hommes sont moins susceptibles de consulter un médecin ou de signaler ces symptômes lors des bilans de santé. Ils sont également moins susceptibles de passer les tests de détection des « points sensibles », permettant de poser le diagnostic. Enfin, les critères de diagnostic ont fréquemment évolué, publiés en 2010 par l'American College of Rheumatology, ils ont été révisés en 2011 puis en 2016, ce qui ajoute à la complexité du diagnostic.
La stigmatisation pour les hommes : la plupart des répondants déclarent ainsi des symptômes dépressifs, et 10% parlent de stigmatisation. De nombreux hommes déclarent ne pas être pris au sérieux, le professionnel consulté déclarant « qu’ils n’ont aucune condition ». Plus de 10% ont perdu leur emploi ; 82 ont été reconnus en invalidité.
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