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FISH THERAPY: Un gommage pas sans dommages

Actualité publiée il y a 8 années 5 mois 3 semaines
HCSP

Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) communique aujourd’hui sur les risques sanitaires possibles liés à la pratique de la « Fish therapy », une pratique qui consiste en l'immersion de tout ou partie du corps dans de l'eau contenant des poissons, généralement de l'espèce Garra rufa, détachant des squames de la peau. La pratique est sans aucune indication médicale et les structures pratiquant cette activité ne relèvent actuellement d’aucune réglementation sanitaire spécifique, rappelle le HCSP.

La « Fish therapy » consiste à employer des techniques utilisant des poissons pour manger des peaux mortes. L'usager est invité à plonger longuement ses pieds (parfois ses mains, voire le corps entier) dans un pédiluve ou dans un bassin dans lequel sont présents une centaine de poissons de l'espèce Garra rufa, ou parfois d'une autre espèce Chin-Chin (juvéniles de diverses espèces de Tilapia), supposés manger les peaux mortes. Ce bain est censé procurer une sensation de peau douce. La « Fish therapy » est présentée comme une méthode de gommage de la peau la rendant plus douce, ou comme une source de détente et de bien-être. Certains promoteurs estiment également qu'elle est en mesure de traiter des problèmes de santé comme le psoriasis ou l'eczéma par exemple même si un avis de l'ANSM de 2013 estime qu'aucun argument scientifique solide ne supporte ces allégations. En France, en 2016, la pratique de la « Fish therapy » n'est encadrée par aucune réglementation sanitaire spécifique. En revanche, les centres sont soumis à deux autorisations préalables avant ouverture. S'il existe un risque infectieux potentiel lié à cette pratique, les données disponibles ne permettent pas de quantifier ce risque au-delà de quelques cas rapportés et des études microbiologiques de l'eau.


Un risque infectieux possible : L'Avis du HCSP rappelle,

· le risque de contamination des bassins avec des germes connus comme étant pathogènes, considéré néanmoins comme limité pour des personnes en bonne santé avec une peau intacte et sans maladie sous-jacente,

· des cas rapportés dans la littérature d'infections cutanées graves chez des personnes survenues au décours de cette pratique avec, cependant, une preuve entre l'infection et la contamination non documentée.

· L'absence ou le nombre négligeable de cas groupés ou d'épidémies rapportés.

· Et, globalement, l'insuffisance de données épidémiologiques pour démontrer les bénéfices comme les risques de la pratique.

Dans ces conditions, le HCSP recommande les mesures de précaution suivantes :

· Ne plus utiliser la terminologie « Fish therapy » suggérant une efficacité thérapeutique médicale.

· Informer les médecins (dermatologues, infectiologues, généralistes,) de l'absence d'efficacité de cette pratique pour la prise en charge de l'eczéma ou du psoriasis, ainsi que des risques potentiels d'infections compte-tenu de la nature des bactéries isolées dans les rares études. Envisager une information complémentaire du public au cabinet médical ou lors de la prise en charge dans les centres pratiquant cette activité.

· Informer les professionnels de santé sur le risque potentiel faible mais non nul lié à cette pratique récréative, en particulier pour les personnes ayant des facteurs de risque d'infection (diabète, immunodépression).

· Inciter les professionnels de santé à signaler les cas suspects d'infection afin qu'ils bénéficient d'investigations approfondies.

· Encadrer cette pratique avec des contrôles sanitaires réguliers dont les modalités sont à définir avec les services compétents.

· Réévaluer régulièrement les risques en fonction des nouveaux cas rapportés.


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