The GENOME PROJECT-WRITE ou l'idée d'une synthèse from scratch du génome humain
Il y a d’abord eu le séquençage du génome, avec le Human Genome Project qui a permis, par l’analyse du génome, de révolutionner la science et la médecine. Puis plus récemment l’édition du génome avec la technologie CRISPR-cas9, qui permet de cibler, couper et remplacer « dans » l'ADN ou l'ARN, pour traiter des maladies à dominante génétique. La prochaine étape serait de construire des séquences complexes d'ADN voire de réaliser la synthèse à grande échelle du génome humain. C’est l’objectif du Genome Project–Write qui vise à développer, « from scratch » un génome humain, donc totalement artificiel. Le point, avec la revue Science, d’un projet, on l’imagine, déjà très controversé.
Cette synthèse complète du génome est une extension logique des technologies de génie génétique existantes, dont maintenant CRISPR -Cas9, veulent rassurer les scientifiques de la Harvard Medical School (Boston). Il s'agit en substance d'assembler à partir de zéro ou « from scratch » les 3 milliards de paires de bases d'ADN qui régulent une cellule humaine. Alors que l'édition de gènes de type CRISP fait déjà débat, notamment en cas d'utilisation chez l'embryon, on imagine que la synthèse de génomes humains entiers et de leur intégration dans les cellules vivantes pose également question, sur ses implications éthiques, juridiques et sociales. Certains suggèrent que les scientifiques pourraient utiliser ces cellules modifiées pour créer des humains sans parents génétiques.
Cependant le défi apparaît de plus en plus scientifiquement possible, toujours avec la condition de préciser son cadre éthique mais aussi d'identifier les objectifs importants pour les scientifiques et le grand public. Les chercheurs annoncent donc un grand débat public qui devrait mener à une décision de société et à un cadre d'application très strict. Comme c'est aujourd'hui le cas pour la recherche sur les cellules souches, dont les lignes directrices actuelles pourraient servir de modèle.
Le premier défi technologique sera de réduire les coûts d'ingénierie et de test : les scientifiques estiment que la construction d'un génome humain coûterait plus de 3 milliards de dollars. Mais la finalité est décrite comme immense pour la santé humaine. Les applications possibles comprennent l'augmentation des organes humains transplantables, l'immunité aux virus par recodage du génome entier, la résistance au cancer par codage de lignées cellulaires thérapeutiques ou encore l'accélération de la production de vaccins et de médicaments, à partir de cellules humaines génétiquement modifiées.
Le timing des scientifiques serait de lancer de manière multicentrique, le programme Genome Project–Write dès cette année 2016 grâce aux 100 premiers millions de fonds publics et privés déjà rassemblés.
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