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GLAUCOME : Bientôt 2 petites injections par an pourraient suffire

Actualité publiée il y a 4 années 3 jours 8 heures
Science Advances
2 injections par an pourraient remplacer, pour le traitement du glaucome, les gouttes oculaires quotidiennes et la chirurgie (Visuel Gary Meek, Georgia Tech).

Près de 75 millions de personnes dans le monde souffrent de glaucome. Cependant, ce nouveau traitement pourrait remplacer par 2 injections par an, les gouttes oculaires quotidiennes et la chirurgie. L’équipe du Georgia Institute of Technologie qui a développé ce nouveau traitement montre ici, dans la revue Advanced Science, son efficacité à contrôler l'accumulation de pression dans l'œil. De plus, le traitement pourrait simplement être dispensé lors d’une simple visite de routine par le médecin.

 

Le glaucome est la principale cause de cécité irréversible. Les lésions du glaucome sont causées par une pression excessive dans l'œil qui endommage le nerf optique. Les traitements actuels tentent de réduire cette pression intraoculaire par l'application quotidienne de gouttes ophtalmiques, ou par la chirurgie ou l'implantation de dispositifs médicaux, mais ces traitements ne sont pas toujours couronnés de succès.

Pour ces chercheurs, le cahier des charges était complexe : « il fallait « trouver » un moyen efficace de réduire la pression dans l’œil, de libérer le patient de la contrainte quotidienne des gouttes dans les yeux, éviter et remplacer l’intervention chirurgicale complexe, éviter les effets secondaires et garantir un bon profil de sécurité », rappelle l’auteur principal, le Dr Ross Ethier, professeur et chercheur éminent en bio-ingénierie au Georgia Tech et à l'Université Emory : « je suis enthousiasmé par cette technique ».

La technique qui pourrait changer la donne pour le traitement du glaucome

C’est donc l’espoir d’un premier traitement non médicamenteux, non chirurgical et à action prolongée du glaucome, qui s’ouvre. Le traitement utilise l'injection d'un matériau naturel et biodégradable pour créer un hydrogel visqueux, une structure polymère absorbant l'eau et donc l'excès de liquide présent dans l'œil.

 

Il existe normalement 2 voies pour que l'humeur aqueuse puisse s’écouler de l'œil. La voie « dominante » passe par une structure connue sous le nom de maillage trabéculaire, situé à l'avant de l'œil. Une voie secondaire passe par l’espace suprachoroïdien (SCS), qui ne présente normalement qu'une toute petite issue. Dans le glaucome, la voie dominante est bloquée, donc pour réduire la pression, l’objectif est de pouvoir ouvrir suffisamment la voie secondaire, pour permettre à l'humeur aqueuse de s’écouler.

 

L’étude pré-clinique confirme la capacité du traitement à abaisser considérablement la pression intraoculaire chez l’animal via cette voie secondaire. Les chercheurs utilisent une petite aiguille creuse pour injecter la préparation à base de polymère dans une petite structure située juste en dessous de la surface de l'œil appelée « espace suprachoroïdien (SCS) ». Une micro-aiguille creuse de moins d'un millimètre de long est utilisée pour injecter une gouttelette (environ 50 microlitres) du matériau précurseur d'hydrogel et cette structure de gel peut maintenir la voie SCS ouverte pendant une période de plusieurs mois. Ce qui permet à l'humeur aqueuse de l'intérieur de l'œil de s'écouler hors de l'œil.

« En ouvrant cet espace, nous exploitons une voie qui, autrement, ne serait pas utilisée efficacement pour éliminer le liquide de l'œil ».

L'injection ne prend que quelques minutes et peut être effectuée par le médecin lors d’une consultation de routine. Dans cette étude, aucune inflammation n’est observée au site d’injection. L’injection, a permis de maintenir la réduction de pression pendant 4 mois. Cependant, les chercheurs travaillent déjà à améliorer le matériau pour que l’injection puisse être efficace durant au moins 6 mois.

 

Vers un traitement 2 fois par an ? Ce serait le calendrier idéal à la fois pour le patient et le médecin, le suivi du glaucome étant calé sur un processus clinique de 2 examens de routine par an. Il faudra également démontrer que l'injection peut être répétée sans léser l'œil. D’autres études précliniques sont donc programmées avant les essais chez l'Homme. Mais la perspective de disposer bientôt d’une thérapie à action prolongée présente de nombreux avantages.

En particulier en période de pandémie ou quand les patients ont un accès limité aux soins.


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