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GLIOBLASTOME : Convertir les cellules de gliome en neurones sains, c'est possible

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 4 jours
Cancer Biology and Medicine
Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes chez l'adulte. Parmi eux, les glioblastomes de haut grade (GBM) sont particulièrement connus pour être à la fois agressifs et invasifs, ce qui rend leur traitement difficile (Visuel Adobe Stock 456113616)

Changer le destin cellulaire, c’est toute l’ambition de cette équipe de neurologues et de cancérologues de Pennsylvania State University et de la Jinan University (Chine), qui travaille principalement au traitement du glioblastome (GBM), le cancer du système nerveux central le plus répandu et le plus agressif. Le concept, convertir des cellules de gliome en neurones via une thérapie génique basée sur des facteurs de transcription. Documentée dans la revue Cancer Biology and Medicine, cette approche inédite, ouvre un nouveau paradigme dans le traitement du GBM, et  pas seulement.

 

Modifier le destin cellulaire des cellules gliales prolifératives en neurones non prolifératifs ouvre en effet une nouvelle voie pour inhiber la croissance des gliomes, explique l’auteur principal, le Dr Xin Wang qui travaille ici avec son équipe sur des souris, mais compte ensuite tester sa technique de reprogrammation sur des primates non humains. En cas de succès, le traitement pourrait sauver des millions de patients atteints de gliome dans le monde.

 

Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes chez l'adulte. Parmi eux, les glioblastomes de haut grade (GBM) sont particulièrement connus pour être à la fois agressifs et invasifs, ce qui rend leur traitement difficile. La maladie progresse rapidement vers un stade avancé en peu de temps, et le pronostic des patients est très négatif. Il n’existe à ce jour aucune thérapie permettant d’améliorer de manière significative le taux de survie et la qualité de vie des patients. Les thérapies actuelles qui cherchent à inhiber la croissance tumorale ou à détruire les cellules cancéreuses restent incapables de stopper ces cancers.

 

En effet, le glioblastome est caractérisé par une division incontrôlée des cellules gliales qui nourrissent les neurones et constituent la matrice de soutien du tissu cérébral. Contrairement aux neurones, qui ne se divisent pas, les cellules gliales peuvent elles se diviser rapidement, ce qui les rend propices à la formation de tumeurs. L’équipe cherche ici à exploiter cette différence entre les deux types de cellules, en reprogrammant des cellules gliales prolifératives en neurones non prolifératifs.

 « Notre stratégie de reprogrammation diffère principalement des autres thérapies anticancéreuses.

Nous ne cherchons pas à tuer les cellules de gliome, mais plutôt à les transformer en neurones.

Par conséquent, les effets secondaires sur d'autres cellules normales sont limités ».

 

Premières preuves in vitro et in vivo :  ces travaux documentent en effet une reprogrammation réussie des cellules de gliome en neurones à la fois in vitro et in vivo, en utilisant des facteurs de transcription neuraux, dont la neurogénine-1 1 (NeuroD1), la neurogénine-2 (Neurog2) et l'homologue Achaete-scute 1 (Ascl1). Les parviennent à « reprogrammer » ainsi des cellules de gliome en cellules qui ressemblent à des neurones et produisent certains marqueurs spécifiques aux neurones. Cette reprogrammation aboutit aussi à une forte réduction du taux de division ou de prolifération cellulaire. L’évaluation des caractéristiques cellulaires et fonctionnelles des cellules de gliome transformées montre un arrangement d'organites intracellulaire similaire à celui des neurones ainsi qu’une activité de transmission de signaux neuronaux, dans une certaine mesure.

  • La même expérience est reproduite in vivo, dans le cerveau de souris transplantées avec des cellules de GBM.

 

La piste de la reprogrammation cellulaire par thérapie génique : pris ensemble, ces résultats suggèrent que la reprogrammation cellulaire des cellules de gliome vers des cellules de type neurones ouvre une piste thérapeutique prometteuse permettant de ralentir voire de stopper la croissance des GBM, tout en limitant les effets secondaires nocifs des traitements anticancéreux classiques.

 

« La transformation du destin cellulaire pourrait ainsi également transformer le destin des patients atteints de GBM », conclut le Pr Wang.


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