GOÛT et DOULEUR : Ils partagent une même voie cérébrale
En utilisant des techniques de biologie moléculaire, cette étude menée par des neuroscientifiques de l'Université d'Oklahoma (UO) et présentée dans le Journal of Neuroscience, est la première à démontrer que les signaux de goût et de douleur se rejoignent dans le cerveau et utilisent certains circuits en commun. Une subvention de 1,6 million de dollars sur 5 ans des US National Institutes of Health vient d’être accordée à l’équipe pour poursuivre les recherches.
« Notre étude visait à l'origine à comprendre comment le goût peut évoluer avec la sensation thermique et mieux comprendre le lien entre le goût, les préférences alimentaires, la santé et le bien-être, explique l’auteur principal, Christian Lemon, professeur agrégé au département de biologie de l'UO. « Ce que nous avons découvert était une surprise, car les signaux de température convergent avec le goût, tout près du centre du cerveau, tout comme les messages neuronaux liés au goût et à la douleur ».
Les circuits neuronaux portant des signaux de goûts aversifs portent également la réponse à la douleur, montrent ici les chercheurs, sur la souris. Cette intersection peut ainsi "porter" une fonction de protection et pourrait ouvrir la possibilité de modifier, via la perception de certains goûts, la façon dont les signaux de douleur sont transmis au cerveau : mais sur ce point, des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Réguler la douleur par le goût ? Le sens du goût est un détecteur sensoriel et nutritif complexe avec de nombreuses implications sur la manière dont le système nerveux va guider les comportements liés aux préférences alimentaires. La compréhension du goût est ainsi essentielle pour définir son rôle dans les troubles du comportement alimentaire (TCA). Cependant, ces nouvelles données suggèrent aussi qu'agir sur ce sens pourrait, éventuellement, permettre de réguler la réponse à la douleur.
Ce circuit maintenant identifié, les chercheurs vont regarder comment le manipuler pour tester son influence sur la réponse à la douleur.
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