GREFFE de REIN : « Safe » entre donneur et receveur vivant avec le VIH
La greffe de rein entre donneurs et receveurs atteints du VIH est sûre, conclut cette étude menée par des médecins de la Johns Hopkins University School of Medicine (Baltimore).Cet essai clinique, soutenu par les US National Institutes of Health (NIH) et publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM) apporte des preuves de sécurité, comparable d’ailleurs à celle observée avec la greffe de rein de donneurs sans VIH.
La greffe de rein de donneurs décédés atteints du VIH à des receveurs atteints du VIH est ainsi considérée comme aussi sûre que la greffe de donneurs sans VIH par cette étude d’observation multicentrique menée aux États-Unis. Les résultats cliniques observés apparaissent de plus cohérents avec ceux d'études pilotes de plus petite taille.
L’essai clinique est ainsi le premier à démontrer statistiquement la non-infériorité,
ce qui signifie que l’approche testée est « aussi bonne » que la pratique clinique standard actuelle.
Les greffes de reins peuvent apporter un grand avantage de survie aux personnes atteintes du VIH et d'une maladie rénale terminale, mais la pénurie d’organes limite l'accès à la greffe. De plus, les personnes atteintes du VIH encourent un risque plus élevé de décès lorsqu'elles sont sur la liste d'attente, en conséquence leur accès est souvent plus limité à la greffe, que les personnes sans VIH.
Pour combler ces disparités, le HIV Organ Policy Equity Act (HOPE) a été mis en œuvre aux Etats-Unis, en 2015, et a légalisé les transplantations entre donneurs et receveurs atteints du VIH. Cependant, actuellement, la loi HOPE limite cette pratique aux milieux de recherche afin d’évaluer soigneusement les résultats. Parmi les principaux critères surveillés, figurent la survie post-greffe, la fonction rénale post-greffe et le rejet du rein. Les risques possibles associés à cette pratique sont également surveillés, il s’agit notamment de l’acquisition d’une deuxième souche de VIH génétiquement distincte du donneur qui pourrait affecter la maladie du VIH du receveur.
L’étude est menée auprès de 198 adultes atteints du VIH et d’une maladie rénale terminale ayant reçu des greffes de rein dans 26 centres et dont 99 avaient pour donneurs, des personnes vivant avec le VIH. Les greffes ont été réalisées entre avril 2018 et septembre 2021 et les receveurs ont ensuite été suivis durant 3 ans. L’analyse révèle que :
- les résultats en matière de survie globale, de survie du greffon et d’événements de rejet sont similaires entre les 2 groupes ;
- 1 an après la greffe, la survie du receveur atteint 94 % dans le groupe d’intervention, vs 95 % chez les témoins ;
- à 3 ans, les taux de survie restent comparables.
- 1 an après la transplantation, l'incidence du rejet était de 13 % chez les patients du groupe d’intervention vs 21 % chez les patients témoins ;
- 1 seul cas de receveur « qui aurait pu acquérir une deuxième souche génétiquement distincte du VIH » est recensé.
Pris ensemble, ces résultats confirment que la transplantation rénale entre donneurs et receveurs infectés par le VIH est sûre et non inférieure à la greffe de donneurs non infectés.