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GROSSESSE : Comment l’infection prénatale perturbe le développement du bébé

Actualité publiée il y a 9 heures 18 min 3 sec
Brain Medicine
Cete étude décrypte comment une infection maternelle peut perturber le développement cérébral du nouveau-né (Visuel Adobe Stock 255902292)

Cette équipe de neuroscientifiques et de biologistes de la Slovak Academy of Sciences, décrypte comment une infection maternelle peut perturber le développement cérébral du nouveau-né. Ces travaux, publiés dans la revue Brain Medicine, qui apportent des preuves supplémentaires des effets néfastes de l'inflammation prénatale sur le fonctionnement cérébral, contribuent à expliquer le développement de certains troubles neurologiques chez l’Enfant.

 

Cette recherche « pionnière » révèle que l'activation immunitaire maternelle altère l'excitabilité des neurones hippocampiques chez nouveau-nés, ce qui a des conséquences possibles sur le risque  d'autisme (TSA), de schizophrénie et de dépression.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Eliyahu Dremencov ajoute : « les infections maternelles sont un facteur de risque de troubles comme l'autisme, la schizophrénie et la dépression et nous montrons que les altérations précoces du fonctionnement des neurones hippocampiques pourraient être le mécanisme clé reliant l'inflammation prénatale à ces troubles ».

L'impact de l'activation immunitaire maternelle sur les neurones du bébé

L’étude évalue l'impact de l'activation immunitaire maternelle sur les neurones pyramidaux de l'hippocampe, chez la souris, et révèle que l'inflammation prénatale altère significativement l'excitabilité neuronale de ces souris à la naissance :

 

  • pendant la grossesse/gestation, les infections déclenchent une réponse immunitaire qui libère des cytokines, des messagers chimiques capables de traverser le placenta et d'influencer le développement cérébral du fœtus ;
  • chez des souris nouveau-nés modèles d’infections prénatales, via l’administration d’un composant bactérien stimulant le système immunitaire, les neurones hippocampiques présentent un seuil d'activation significativement plus élevé (les neurones ont besoin d’un stimulus plus fort pour s'activer), des temps de réponse plus lents (les neurones mettent plus de temps à répondre à la stimulation) et une fréquence de décharge réduite (les neurones libèrent moins de neurotransmetteurs) ;
  • ces signes suggèrent une perturbation de la neurotransmission glutamatergique, qui joue un rôle essentiel dans l'apprentissage, la mémoire et la régulation émotionnelle ;
  • les souris nouveau-nés mâles présentent une réduction plus importante de l'activité neuronale spontanée, ce qui pourrait expliquer la prévalence plus élevée de certains troubles neurodéveloppementaux chez les hommes.

« Cette vulnérabilité spécifique au sexe à l'inflammation prénatale

est l’un de nos résultats les plus frappants. Cela pourrait contribuer à expliquer pourquoi des troubles comme l'autisme et la schizophrénie sont plus fréquemment diagnostiqués chez les hommes ».

 

Quelles implications ? L'hippocampe est une région cérébrale cruciale impliquée dans la mémoire, les émotions et la cognition, et son dysfonctionnement est impliqué dans de nombreux troubles neurodéveloppementaux. L'hypothèse selon laquelle les défis immunitaires prénataux peuvent perturber le câblage cérébral précoce, entraîner des troubles cognitifs et comportementaux à long terme, ouvre la voie à de nouvelles approches préventives ou thérapeutiques, dont :

 

  1. le traitement anti-inflammatoire pendant la grossesse, administré avec prudence, en cas d’infection chez la mère, pour réduire les réponses immunitaires excessives ;
  2. les thérapies neuroprotectrices ou ciblage des voies de neurotransmission perturbées pour restaurer un fonctionnement cérébral normal ;
  3. la stimulation magnétique transcrânienne pour améliorer l'excitabilité et la connectivité neuronales.

 

Des pistes qui devront être validées mais qui pourraient inverser ces changements au cours du développement précoce, ce qui pourrait permettre de réduire le fardeau à long terme des troubles neurodéveloppementaux.


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