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GROSSESSE et COVID : L'hôpital est-il devenu inhospitalier ?

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 4 semaines
Medicina Clínica et International Journal of Gynecology and Obstetrics
Il y a urgence à mettre en œuvre des interventions pour ces futures mères (Visuel Adobe Stock 377558535)

Cette équipe de gynécologues et de professionnels de la néonatalité de l’Université de Grenade analyse les effets psychologiques de la pandémie COVID-19 sur la grossesse et le post-partum, et confirment a minima un niveau de stress très accru chez les femmes qui ont accouché durant la pandémie. 2 études, publiées dans la revue Medicina Clínica et l’International Journal of Gynecology and Obstetrics révèlent également le sentiment chez ces patientes, d’une moindre qualité des soins reçus à l’hôpital. Il y a urgence, écrivent les chercheurs à mettre en œuvre des interventions pour ces futures mères, ce mal-être étant déterminant pour la santé mentale et physique à long terme, de ces mères et de leurs bébés.

 

On retiendra également de cette étude que près de 15% de femmes en plus ont développé des symptômes de dépression post-partum après leur accouchement. Globalement le stress général, les inquiétudes et l’anxiété des patientes sur le déroulement de la grossesse elle-même, la résilience personnelle, l'insomnie, la peur du virus ou le sentiment de solitude sont autant de caractéristiques psychologiques exacerbées ou bouleversées avec la pandémie.

Les femmes enceintes, doublement stressées par la pandémie

« Si nous avons tous vécu des situations très stressantes, les femmes enceintes ont été particulièrement touchées, en raison de la peur d’être infectée et de transmettre le COVID à leur bébé ». Les confinements ont été des périodes également très angoissantes et tout autant les consultations de suivi dans les hôpitaux débordés par la pandémie.

  1. Une première étude qui a suivi 131 femmes enceinte a tenté de mieux cerner les facteurs psychologiques qui ont contribué à augmenter et dans certains cas aussi à réduire les niveaux d'anxiété et de dépression. Les chercheurs ont également analysé certaines variables liées au confinement dont le type de logement, le régime alimentaire ou encore les contacts vidéo avec la famille et les proches. La conclusion est claire :
  • quel que soit le niveau socio-économique, le lieu de vie, le niveau de contact avec les proches et le type d'alimentation, ce sont les facteurs psychologiques comme le stress, l’anxiété, la peur et la capacité de résilience qui déterminent avant tout le risque de dépression clinique et de troubles anxieux.

 

Selon les auteurs, il est donc urgent, en particulier tant que dure la pandémie, de mettre en œuvre des interventions de soutien psychologiques destinées spécifiquement aux femmes enceintes « pour les écouter, leur permettre de faire part de leurs émotions, pour minimiser l'impact de l’isolement et du confinement". Ces interventions auront également un impact positif sur le fœtus, car la relation entre le niveau de stress de la mère et le développement neurologique du bébé est très forte.

 

  1. Les niveaux de satisfaction des patientes à l'égard des soins de suivi de grossesse et durant l'accouchement sont également « à la baisse » : une seconde étude, menée auprès de 162 femmes enceintes et ayant accouché durant la pandémie révèle que ces femmes ont ressenti un stress élevé pendant l'accouchement et évaluent plus sévèrement la qualité des soins reçus à l'hôpital. Ce résultat ne surprend pas alors que les systèmes de soins étaient alors complètement submergés.

« Accoucher dans un endroit «inhospitalier» a augmenté le stress de l'accouchement ».

« Nous devons nous rappeler que la satisfaction à l'égard de l'accouchement est un indicateur de bien-être ultérieur et un facteur de réduction du risque de dépression post-partum », concluent les auteurs.


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