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GROSSESSE et COVID : La transmission mère-enfant reste rare, mais des risques subsistent

Actualité publiée il y a 3 années 8 mois 19 heures
JAMA Network Open
Chez les mères COVID positives, les risques pour le nouveau-né sont principalement associés à la naissance prématurée (Visuel Adobe Stock 333803034)

Quelques études ont documenté le risque périnatal de transmission du COVID-19 entre la mère et l’enfant, le principal message restant de ne pas séparer la mère et l’enfant à la naissance et de ne pas priver le nourrisson des bénéfices de l’allaitement maternel. Si plusieurs études ont estimé comme rare le taux de transmission, de nombreuses questions subsistent sur l'impact de l’infection sur la santé des femmes enceintes et des nouveau-nés. Cette étude du Centre médical Beth Israel Deaconess (BIDMC, Harvard Medical School, Boston) révèle, dans le JAMA, des risques associés principalement à la naissance prématurée et  plus fréquents chez les nourrissons de mères socialement vulnérables.

 

Les chercheurs du BIDMC avec leurs collègues du Brigham and Women's Hospital, du Boston Children's Hospital et du Massachusetts General Hospital révèlent que, bien que la transmission du virus mère-nouveau-né soit rare, les bébés de femmes enceintes atteintes du COVID-19 encourent des risques indirects pour leur santé en cas d’aggravation du COVID-19 chez la mère et de naissance prématurée.

L'aggravation de la maladie maternelle est constatée dans 74% des naissances prématurées

Il s’agit de l’analyse des résultats néonatals au cours du premier mois de vie de bébés nés dans 11 hôpitaux américains, dont 255 nouveau-nés nés entre mars et juillet 2020 de mères diagnostiquées COVID positives. Sur ces 255 nouveau-nés étudiés, 88,2% ont été testés pour le SRAS-CoV-2, et seulement 2,2% ont été à leur tour diagnostiqués positifs : cela confirme que le risque de transmission mère-enfant reste faible.

  • Mais, si ces taux d'infection chez les nouveau-nés sont faibles, l'aggravation de la maladie maternelle a été constatée dans 74% des naissances prématurées : cela suggère que l’aggravation de la maladie chez la mère peut, en raison d’un risque élevé de naissance prématurée, entraîner des complications aiguës et chroniques, notamment une détresse respiratoire, des problèmes de santé chroniques et des troubles du développement chez l’enfant. .

 

COVID maternel, faut-il programmer l’accouchement ? L’auteur principal, le Dr Asimenia Angelidou, néonatologiste au BIDMC constate que « parmi les bébés nés de mères atteintes de COVID-19, très peu de bébés ont été testés positifs cependant le principal impact néfaste du COVID-19 maternel sur les résultats du nouveau-né provenait de l'accouchement prématuré, généralement provoqué par l'aggravation de la maladie chez la mère. La programmation de l’accouchement doit donc faire l’objet d’une prise de décision réfléchie et collaborative dans le contexte d’un COVID maternel ».

 

D’autres caractéristiques sont relevées chez les bébés de femmes enceintes diagnostiquées COVID-positives, dont le faible poids de naissance, le besoin de réanimation en salle d'accouchement, ou la prise en charge en USIN. Cependant, commentent les chercheurs, ces résultats sont fortement associés à la naissance prématurée, et à ses conséquences, plutôt qu'à l'infection du nouveau-né par le virus.

 

Les nouveau-nés de mères socialement vulnérables encourent également un risque accru d'être testés positifs. C’est la deuxième grande conclusion de l’étude, qui met en cause un moindre accès aux soins et aux médecins. Enfin, la vulnérabilité sociale peut aussi être un facteur de stress chronique, qui réduit la réponse immunitaire antivirale. Ainsi,

les nouveau-nés de mères socialement vulnérables sont 5 fois plus susceptibles d'avoir le COVID-19.

C’est une nouvelle illustration des disparités en matière de santé qui justifierait, en particulier en temps de crise sanitaire, une « réaffectation des ressources aux communautés socialement vulnérables ».  

 

De nombreuses questions restent en suspens et appellent à des recherches complémentaires : dont la fenêtre de sensibilité la plus élevée au virus, pour la mère et le bébé pendant la grossesse et la fenêtre optimale d’une vaccination maternelle dans l’objectif d’une protection néonatale optimale.

 

Dans l’attente, les auteurs appellent leurs collègues cliniciens en périnatalité à surveiller attentivement les nouveau-nés pour détecter les signes atypiques de la maladie, tout en essayant d'éviter les accouchements prématurés inutiles.


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