GROSSESSE et HYPOTHYROÏDIE : Surveiller le risque de dysfonction thyroïdienne à 5 ans

L'hypothyroïdie subclinique en début de grossesse est associée, par cette équipe de gynécologues de l’Université de l’Utah à un risque plus que multiplié par 4 de diminution de la fonction thyroïdienne dans les 5 ans suivant l'accouchement. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Thyroid, engagent à la surveillance et au traitement prénatal si besoin de l’hypothyroïdie subclinique ou de l’hypothyroxinémie, ces traitements ne faisant aucune différence dans les résultats neurodéveloppementaux chez les enfants à 5 ans .
L’hypothyroïdie subclinique, caractérisée par un changement des niveaux de thyréostimuline (TSH) qui n’est pas suffisamment grave pour provoquer des symptômes, qui est également particulièrement fréquente pendant la grossesse -en affectant jusqu’à 1 femme enceinte sur 4- peut annoncer l’hypothyroïdie manifeste qui s’accompagne de symptômes graves, notamment de fatigue, de dépression et de problèmes cardiaques. Le Dr Michael Varner, professeur d’obstétrique et de gynécologie à l’Université de l’Utah Health précise que cette évolution vers l’hypothyroïdie manifeste est plus fréquente chez les patientes dont les niveaux de thyréostimuline sont plus de 2 fois supérieurs au niveau normal.
L'étude a suivi sur une durée de 1 à 5 ans 307 participantes enceintes atteintes d'hypothyroïdie subclinique et 229 atteintes d'hypothyroïdie confirmée. L'analyse révèle que :
- les femmes enceintes qui présentent des niveaux plus élevés d’anticorps contre une enzyme thyroïdienne, ce qui suggère que le corps est en train de développer une réponse auto-immune contre la thyroïde, présentent également un risque plus élevé d’hypothyroïdie dans les 5 ans qui suivent l’accouchement vs les femmes enceintes dont les niveaux d’anticorps restent plus faibles.
- les femmes enceintes qui reçoivent un diagnostic d’hypothyroxinémie, une déficience de l’hormone thyroïdienne thyroxine, avant 21 semaines de grossesse n‘encourent pas un risque accru d’ hypothyroïdie manifeste après l’accouchement.
Ces gynécologues concluent que ces données apportent des preuves supplémentaires que la période post-partum est une période de vulnérabilité des femmes aux maladies auto-immunes mais ne révèlent aucune différence dans les résultats neurodéveloppementaux chez les enfants à 5 ans, suite au traitement prénatal de l’hypothyroïdie subclinique ou de l’hypothyroxinémie.
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