GROSSESSE et POLLUTION : Faible poids de naissance et fragilité des poumons
Les mères exposées à la pollution de l'air donnent naissance à des bébés plus petits aux poumons plus fragiles, conclut à nouveau cette étude de qui laisse néanmoins une marge d’espoir : vivre dans une zone -polluée- mais plus verte peut atténuer les risques pour la santé du bébé. Ces conclusions, présentées lors de l’European Respiratory Society International Congress 2023 ajoutent à la preuve des effets particulièrement graves de la pollution aux étapes de plus grande vulnérabilité de la vie.
L’auteur principal, Robin Mzati Sinsamala, chercheur au Département de santé publique mondiale et de soins primaires de l'Université de Bergen (UiB, Norvège), rappelle de précédentes études ayant déjà suggéré le lien entre le poids de naissance et la santé pulmonaire, les enfants de faible poids à la naissance étant confrontés à un risque plus élevé d'asthme et de maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) plus tard dans la vie.
Les espaces verts peuvent contrecarrer les effets délétères de la pollution
L'étude a analysé les données de l'étude Respiratory Health in Northern Europe (RHINE), qui a suivi 4.286 enfants et leurs mères de 5 pays européens (Danemark, Norvège, Suède, Islande et Estonie). Le degré de « verdure » des zones de résidence des participantes durant la grossesse a été évalué à partir d’images satellite. Les données d’exposition à 5 polluants, le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone, le carbone et 2 types de microparticules (PM2,5 et PM10) ont été prises en compte. Les chercheurs ont rapproché ces données du poids de naissance des bébés, en prenant en compte les facteurs de confusion possibles dont l’âge, le tabagisme ou les problèmes de santé de la mère. L’analyse révèle que :
- globalement, les niveaux moyens de pollution atmosphérique étaient conformes aux normes de l’Union européenne ;
- des niveaux plus élevés de pollution atmosphérique sont associés à des poids de naissance plus faibles ;
- les PM2,5, PM10, NO2 et le carbone étant associés à des réductions moyennes du poids à la naissance de 56 g, 46 g, 48 g et 48 g, respectivement ;
- la prise en compte de la verdure réduit l’effet nocif de la pollution de l’air sur le poids de naissance ;
- ainsi, les femmes qui vivent dans des zones plus vertes ont donné naissance à des bébés à poids de naissance légèrement plus élevé (27 g de plus en moyenne).
« Le développement des poumons in utero est une étape critique. Les bébés de faible poids de naissance sont sensibles aux infections pulmonaires, ce qui entraîne plus tard des problèmes pulmonaires, comme l'asthme et la BPCO », conclut le chercheur.
Cependant, l’étude, menée dans le cadre d’un programme européen Life-GAP (Lifespan and inter-generational respiratory effects of exposures to greenness and air pollution), montre aussi que vivre dans une zone plus verte peut permettre de contrecarrer une partie de l’effet « pollution ».
Alors qu’en tant qu’individus, il peut être difficile de réduire notre exposition à la pollution atmosphérique ou de rendre nos quartiers plus verts, le message est à destination des politiques : rendre les villes plus vertes pour aider à protéger les bébés et leurs poumons en développement contre des dommages de la pollution de l’air.
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