GROSSESSE : L’anxiété, un déclencheur possible de prématurité
L'anxiété pendant la grossesse peut entraîner des naissances prématurées ou plus précoces, conclut cette équipe de gynécologues et de psychologues des Universités de Californie Los Angeles (UCLA) et de la George Washington University. Des conclusions présentées dans la revue Health Psychology, qui appellent les médecins à détecter l'anxiété maternelle au cours des premier et troisième trimestres de la grossesse.
En d’autres termes et en moyenne, les femmes anxieuses à propos de leur grossesse accouchent en général plus tôt que les autres. L’étude, l’une des premières à examiner précisément le lien entre la durée de la grossesse et différentes mesures de l'anxiété vise apporter aux médecins une feuille de route pour dépister et prendre en charge au mieux l'anxiété pendant la grossesse.
« L'anxiété durant et à propos d’une grossesse en cours est un état psychosocial puissant qui affecte clairement les résultats de la naissance », explique l'auteur principal, Christine Dunkel Schetter, de l’UCLA. « Actuellement, les symptômes dépressifs sont évalués dans de nombreuses cliniques à travers le monde pour prévenir les complications de la dépression post-partum chez les mères et les enfants. Cependant, l’évaluation de l'anxiété chez les femmes enceintes est loin d’être généralisée ».
L’anxiété, autant que la dépression, affecte les résultats de naissance
De précédentes recherches ont révélé que jusqu'à une femme enceinte sur 4 présente des symptômes de troubles anxieux cliniques et que l'anxiété est facteur de risque d'accouchement prématuré ou précoce. Si la plupart des études ont porté sur « l'anxiété générale », cette étude s’est plutôt concentrée sur l’anxiété spécifique à la grossesse, c’est-à-dire sur des inquiétudes concernant l'accouchement, la parentalité et la santé du bébé. Les chercheurs ont également mesuré les niveaux d’anxiété tout au long de la grossesse. L’étude a suivi 196 femmes enceintes, appartenant à différentes communautés ethniques et participant à l'étude Healthy Babies Before Birth. Les différents « types » d’anxiété ont été évalués, l'anxiété générale, l'anxiété liée à la grossesse, l’anxiété induite par les facteurs de stress liés à la grossesse, tels que que les soins médicaux et la prise en charge du nouveau-né. L’analyse révèle que :
- les scores des participantes aux 3 échelles d'anxiété, sont cohérents et interdépendants, ce qui suggère que les échelles mesurent le même état psychologique sous-jacent ;
- l'anxiété liée à la grossesse au troisième trimestre est fortement associée à des naissances plus précoces ;
- l'anxiété générale au cours du premier trimestre de grossesse, également ;
- l'anxiété générale au début de la grossesse paraît prédisposer les femmes à être anxieuses plus tard au cours de leur grossesse, avec différentes préoccupations, sur la santé du bébé, le travail et l'accouchement, et la parentalité.
« Bien que toutes les femmes qui commencent une grossesse avec des symptômes d'anxiété générale ne développent pas ensuite systématiquement une anxiété plus spécifique à la grossesse, l’analyse suggère que les femmes qui suivent cette progression sont susceptibles d'être particulièrement à risque d’accouchement prématuré », concluent les auteurs.
Quelles interventions ? Les chercheurs encouragent leurs collègues à dépister l’anxiété comme ils dépistent déjà les symptômes dépressifs, chez leurs patientes enceintes. Les femmes qui obtiennent un score élevé devraient alors être mieux surveillées pour le développement de troubles anxieux ; qui peuvent impacter les résultats de la grossesse.
« Au-delà de l'anxiété maternelle, il s’agit de résoudre un peu mieux le problème de santé publique urgent de la prématurité »
Source: Health Psychology 26 Sept, 2022 DOI : 10.1037/hea0001210.pdf Anxiety in Pregnancy and Length of Gestation: Findings From the Healthy Babies Before Birth Study
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Cette actualité a été publiée le 6/12/2022 par
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