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GROSSESSE: L'arrêt du tabac coûte que coûte?

Actualité publiée il y a 8 années 3 mois 2 semaines
American Journal of Obstetrics and Gynecology

Cette étude de l’University de Montréal est l’une des rares à comparer les effets de l'utilisation des patchs à la nicotine et du médicament Zyban® pendant la grossesse pour arrêter de fumer, et les risques pour le fœtus. Les conclusions, présentées dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, démontrent que ce recours aux substituts nicotiniques ou au Zynban ® favorise l’arrêt du tabac chez la mère bien après la grossesse.

Rappelons tout de même différentes études qui alertent sur les effets des médicaments de sevrage tabagique durant la grossesse. Ainsi, le bupropion, le principe actif du Zyban, a été mis en cause et fait l'objet de plusieurs mises en garde de la Food and Drug Administration américaine (FDA). Alors que les risques de dépression et de suicide liés au médicament sont bien connus et indiqués, a également été évoqué le risque de malformation cardiaque chez le nouveau-né exposé in utero au bupropion. Rappelons également une étude plus ancienne, présentée dans le British Journal of Pharmacology qui suggère que mères qui utilisent un patch anti-tabac pour cesser de fumer pendant la grossesse prennent des risques pour leurs futurs enfants. L'étude, certes menée sur l'animal, montre que l'exposition à la nicotine -via le patch- in utero peut mener à une tension artérielle élevée et des problèmes cardiaques plus tard dans la vie. Cette étude menée par le Dr Anick Bérard, professeur à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal est, a contrario, plutôt en faveur des patchs et du Zyban pour l'arrêt du tabac chez la femme enceinte.


Ø L'étude a suivi durant plus de 10 ans, 1.988 femmes, dont 900 fumeuses, 72 utilisatrices de Zyban et 316 porteuses de patchs. L'analyse constate en effet que dans 80 % des cas, les femmes qui ont utilisé les patchs à la nicotine et le Zyban® ont réussi à arrêter de fumer. Et qu'après avoir cessé le recours au patch ou au médicament, 60 à 68% des jeunes mères n'ont pas recommencé à fumer après la grossesse.

Des résultats qui apparaissent nettement supérieurs aux taux de succès généralement documentés avec ces aides au sevrage. On peut donc penser à une action conjointe des professionnels qui ont suivi ces participantes pour les inciter et les soutenir dans cet effort de sevrage. On peut également légitimement supposer que la grossesse est une période particulièrement propice pour l'arrêt du tabac. Les 15% de mères qui fument ne sont pas sans ignorer les risques associés au tabagisme durant la grossesse, dont de fausse-couche, de faible poids de naissance, de prématurité, de malformations congénitales, ou d'autres problèmes de santé chez l'enfant plus tard dans la vie.

Des résultats ici en conformité avec les politiques mises en œuvre au Canada, ayant l'objectif d'éviter le tabagisme durant la grossesse. Mais, qui n'occultent pas les autres études suggérant des effets secondaires de ces aides au sevrage et rappelant qu' l vaut mieux, enceinte et lorsque c'est possible, se tourner vers des thérapies de sevrage non pharmacologiques.


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