GROSSESSE : Soins d’urgence fréquents et morbidité sévère
Ces gynécologues et urgentistes de la Boston University mettent en lumière la corrélation entre le recours répété à des soins en urgence, au cours de la grossesse et le risque significativement plus élevé de connaître une complication sévère au moment de l’accouchement. L’étude, publiée dans le JAMA Network Open, révèle ainsi, un nouveau marqueur de surveillance clinique, plusieurs visites aux Urgences, pouvant être prédictives de morbidité maternelle grave.
En synthèse, les femmes enceintes effectuant plusieurs visites imprévues à l'hôpital pendant leur grossesse présentent un risque accru de 46 % de complication sévère que les femmes qui n’ont pas ou peu recours à ces soins d’urgence.
De précédentes recherches avaient également suggéré que 70 % des patientes décédées durant la la grossesse et pendant le post-partum s’étaient également rendues plusieurs fois à l’hôpital.
L’étude a suivi près de 775.000 femmes enceintes.
- 31 % ont effectué au moins une visite imprévue aux Urgences de l’hôpital ;
-
3,3 % ont effectué 4 visites imprévues ou plus aux Urgences de l’hôpital ;
- Ce dernier group de patientes s’avère près de 50 % plus susceptible de développer une complication ou de souffrir d’une maladie grave : cela englobe toute une série de complications pendant le travail ou l’accouchement pouvant entraîner des complications maternelles tels que des anévrismes, une éclampsie, une maladie rénale, une insuffisance cardiaque ou encore une septicémie.
L’analyse révèle également que :
- près de la moitié des femmes enceintes qui ont eu recours aux Urgences 4 fois ou plus au cours de leur grossesse se sont rendues dans plusieurs hôpitaux pour être évaluées ;
- le manque de cohérence et de coordination dans leur traitement induit aussi un risque plus élevé de complications, et constitue un véritable défi prénatal et postnatal pour ces patientes, soulignent les auteurs.
« Lorsqu’il y a un mauvais résultat pour la santé maternelle, on a tendance à dire :
« Si seulement nous l’avions su plus tôt »,
explique l’auteur principal de l’étude, le Dr Eugene Declercq, professeur de sciences de la santé communautaire à l’Université de Boston. « Nous savons maintenant que des visites répétées aux Urgences prénatales expriment un risque élevé. Éviter une morbidité maternelle grave commence par l’identification précoce des cas à risque élevé comme ceux-ci, suivie d’un soutien continu pour éviter des conséquences catastrophiques pour les mères et leurs nourrissons ».
L’équipe espère que ces résultats attireront l’attention de leurs collègues sur les taux élevés de visites aux urgences liées aussi à des besoins non satisfaits et les inciteront à envisager des moyens de compenser les soins prénatals traditionnels qui ne répondent pas toujours à l’ensemble des besoins de santé des patientes enceintes.
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