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GROSSESSE : Une vulnérabilité exacerbée au COVID long et à ses complications

Actualité publiée il y a 4 mois 2 semaines 14 heures
Obstetrics and Gynecology
Les femmes enceintes seraient-elles plus vulnérables aux formes longues du COVID ? (Visuel Adobe Stock 138952685)

Les femmes enceintes seraient-elles plus vulnérables aux formes longues du COVID ? C’est ce que conclut cette équipe de gynécologues de l’Université de l’Utah : 1 femme enceinte sur 10 qui contracte le COVID développera ensuite un COVID long. L’étude, publiée dans la revue Obstetrics and Gynecology, révèle la grossesse comme une période de plus grande susceptibilité et, au-delà apporte l’exemple de la vulnérabilité persistante d’un groupe de population jeune.  

 

L’auteur principal, le Dr Torri Metz, directeur de recherche en obstétrique et gynécologie à l'Université de l'Utah, écrit : « Le COVID continue d’affecter des populations jeunes et par ailleurs généralement en bonne santé ».

 

Sa recherche est en ligne avec de précédentes, ayant déjà suggéré que le COVID affecte les femmes enceintes de manière particulièrement risquée. Une infection au COVID pendant la grossesse est plus susceptible d’entraîner une hospitalisation ou le décès qu’une infection en dehors de la période de la grossesse. La COVID augmente également le risque de complications liées à la grossesse, comme la naissance prématurée ou la mortinatalité.

La grossesse, une période de risque accru de complications

L’étude, menée dans le cadre du projet RECOVER des US National Institutes of Health (NIH), auprès de plus de 1.500 femmes enceintes ayant pour la première fois contracté le COVID durant leur grossesse, a évalué ces symptômes prolongés durant au moins 6 mois après l’infection initiale. L’analyse révèle que :

 

  • 9,3 % des participantes ayant contracté le COVID pendant leur grossesse développent des symptômes à long terme ;
  • les symptômes du COVID long les plus fréquent chez ces femmes, comprennent une grande fatigue, des troubles gastro-intestinaux et une sensation d'épuisement dès l’accomplissement d’activités de routine.

 

Les auteurs insistent sur l’importance de ces résultats, car la grossesse et la période post-partum font partie, d’une manière plus générale, des périodes les plus vulnérables de la vie. « En comprenant mieux comment certains facteurs -ou périodes de la vie- interagissent avec l'infection par le SRAS-CoV-2, il devient possible de développer des interventions ciblées ».

 

Symptômes du COVID ou symptômes de la grossesse ? Ce sont peut-être les limites de l’étude alors que les symptômes du COVID long et de la grossesse peuvent se « chevaucher ». Le message est lancé à l’attention de leurs collègues gynécologues-obstétriciens, celui de la vigilance : « Je doute que la plupart des cliniciens en obstétrique soient aussi conscients du COVID long que nous devrions l’être. Lorsqu’une patiente présente ces symptômes, nous devons vérifier s’il s’agit de manifestations du COVID long ».

 

Ici, une analyse secondaire limitée aux participantes ayant éprouvé des symptômes plus de 12 semaines après l’accouchement, révèle une incidence comparable du COVID long vs celle de l’infection initiale chez l’ensemble des participantes.

« Un taux de COVID long observé étonnamment élevé »,

et probablement encore sous-estimé vs le risque réel de COVID long pour ces femmes enceintes.

 

Des facteurs spécifiques de COVID long durant la grossesse ? Plusieurs facteurs paraissent, dans cette étude, associés au risque accru de COVID long. Ainsi, les femmes souffrant d’anxiété ou de dépression avant leur infection, ainsi que les participantes obèses, sont plus susceptibles de présenter des symptômes durables. Les difficultés financières sont également associées à des taux plus élevés de COVID long.

 

Les estimations précédentes des taux de COVID longs suite à l’infection en population générale varient de 10 % à plus de 20 %, plaçant ces résultats à l’extrémité inférieure du spectre de risque. Cependant, les femmes enceintes se révèlent exposées, en cas d’infection, à un risque plus élevé de symptômes graves et persistants, en dépit de leur âge jeune et de leur bonne santé.

 

« Nous devons donc garder ce risque en tête lorsque nos patientes présentent des signes cliniques caractéristiques. C’est quelque chose que nous ne devons pas manquer ».