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HARCÈLEMENT SEXUEL : Toute forme quelle qu'elle soit porte préjudice psychologique

Actualité publiée il y a 7 années 1 mois 2 semaines
International Journal of Public Health
L'étude sensibilise aux effets des « mots » ou autres types de harcèlement sexuel (sexting) parfois tout aussi redoutables que le harcèlement sexuel physique.

Cette analyse norvégienne réaffirme que toutes les formes de harcèlement sexuel peuvent entraîner un préjudice psychologique sévère, en particulier chez les adolescents. Basée sur 2 études menées auprès de 3.000 élèves du secondaire, elle brosse un tableau clair des formes de harcèlement et sensibilise aux effets des « mots » ou autres types de harcèlement sexuel (sexting) parfois tout aussi redoutables que le harcèlement sexuel physique.

 

Le harcèlement sexuel a des conséquences graves sur la santé : « Être exposé au harcèlement sexuel même non physique peut entraîner le développement de symptômes d'anxiété, de dépression, d'image corporelle négative et de faible estime de soi », expliquent Mons Bendixen et Leif Edward Ottesen Kennair, professeurs au Département Psychologie de la Norwegian University of Science and Technology's (NTNU) .

 

 

Du harcèlement non physique : les auteurs rappellent toutes les formes évoquées par leurs participants : les remarques sexuelles désobligeantes sur l'apparence, les remarques sur le comportement et l'orientation sexuelle, les approches sexuelles non désirées, le fait de faire circuler des rumeurs ou des images sexuellement orientées.

L’étude qui a interrogé ces 3.000 participants sur le harcèlement sexuel tel que vécu ou subi au cours de l'année précédente aboutit à quelques conclusions surprenantes :

  • si le harcèlement est décrit comme « pire » pour les filles, il n'est pas exclusivement pratiqué par les garçons font contre les filles. Il apparaît tout aussi fréquent que les garçons harcèlent aussi les garçons de la même façon ;
  • les filles et les garçons sont exposés de manière comparable au harcèlement sexuel non physique : 62% des participants des deux sexes déclarent l'avoir vécu au cours de l’année précédente ;
  • les adolescents qui sont le plus harcelés rencontrent plus de difficultés et présentent plus de symptômes d’anxiété. Ainsi les effets apparaissent dose-dépendant du degré, de la sévérité et de la fréquence du harcèlement subi ;
  • les filles « luttent » généralement plus que les garçons, quel que soit le degré de harcèlement dont elles sont victimes ; mais elles sont aussi plus sévèrement touchées ;

 

 

Des facteurs intrinsèques de risques psychologiques :

  • ainsi, le sexe féminin apparait en fin de compte comme le facteur de risque majeur de l'anxiété, la dépression, l’image corporelle négative ou la faible estime de soi, associées au harcèlement sexuel.
  • En second lieu, ces troubles psychologiques apparaissent associés au harcèlement sexuel non physique, qui semble donc plus étroitement associé au bien-être psychologique que la « coercition » ou l’agression sexuelle physique. On peut expliquer cette association majeure par la fréquence plus élevée des formes de harcèlement non physiques vs physiques chez les jeunes.

 

 

Tenir compte des formes de harcèlement : les chercheurs font ici la distinction entre le harcèlement non physique et les comportements sexuels physiquement coercitifs, souvent qualifiés d’abus sexuels, tels que les baisers non désirés, les attouchements, les contacts intimes et les rapports sexuels non désirés. Car la plupart des études regroupent habituellement ces deux formes de harcèlement et incluent de la même manière sous ce terme un commentaire désobligeant ou un viol. Ceci dit, chez certains adolescents, un commentaire « sexuel » désobligeant peut entraîner des effets sévères chez certains adolescents. Pour cette raison, dans l’enquête, les chercheurs ont laissé les adolescents décider s'ils percevaient une agression physique ou non, comme offensante ou non.  

Précisément, la deuxième étude menée auprès de 1.485 étudiants reproduit à l’identique les conclusions de la première étude menée auprès de 1.384 lycéens. Les facteurs de confusion ont été pris en compte, dont la séparation des parents, la perte d’emploi, les filières d'études, le statut de minorité sexuelle, le d'immigrant et les antécédents d’intimidation ou d’agression physique. Sur la base de ces facteurs, l’étude confirme que :

  • les minorités sexuelles signalent globalement plus de détresse psychologique, même si elles ne déclarent pas subir plus de harcèlement sexuel ;
  • idem pour les jeunes dont les parents sont au chômage.
  • En revanche, les étudiants ayant le statut d'immigrant ne signalent pas plus de troubles psychologiques.

 

 

Quelles interventions ? De nombreuses interventions ont été testées durant des années et dans de nombreux pays, mais aucune étude n'a encore démontré les effets durables des différentes mesures visant à lutter contre le harcèlement sexuel. Les campagnes de sensibilisation aux « attitudes » peuvent modifier les réponses face au harcèlement, mais malheureusement n'entraînent aucune réduction des comportements de harcèlement.

 

Identifier les actions possibles, en particulier au sein des communautés d’adolescents est l’objet d’une prochaine étude.


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