HÉROINE : Un vaccin prometteur, et contre la dépendance aux opioïdes aussi
Cette équipe du Walter Reed Army Institute of Research (Maryland) montre, dans cette étude préclinique, présentée dans le Journal of Medicinal Chemistry, qu’un candidat vaccin est capable de bloquer les effets de l'héroïne : le vaccin parvient en effet à empêcher la substance de traverser la barrière hémato-encéphalique chez la souris et le rat ; en provoquant des anticorps qui se lient à l'héroïne dans le sang, le vaccin bloque ainsi l'euphorie et autre effets addictifs ; enfin, le vaccin semblait atténuer l'impact de l'héroïne à forte dose, ce qui suggère sa capacité à prévenir l’overdose.
Une efficacité contre la dépendance aux opioïdes : les chercheurs montrent que le vaccin expérimental produit des anticorps également contre d'autres opioïdes couramment utilisés, dont l'hydrocodone, l'oxycodone, l'hydromorphone, l'oxymorphone et la codéine. Le candidat pourrait donc présenter aussi une efficacité contre la dépendance aux opioïdes utilisés pour la gestion de la douleur, un problème croissant de santé publique. Il existe des traitements pharmacologiques contre l'abus d'opioïdes mais l'accès au traitement est un problème. En outre, l'observance n’est pas toujours au rendez-vous et les taux de rechute sont élevés.
Pas d’interaction avec les traitements contre la dépendance aux opioïdes : en pratique clinique, il est essentiel que les anticorps induits par un vaccin à base d'héroïne ou d'opioïde n’interagissent pas avec les traitements contre l'abus d'opioïdes, comme la méthadone, la buprénorphine et la naltrexone. Ici, les chercheurs constatent que :
- les anticorps n’interagissent pas avec ces composés et, plus important encore, avec la naloxone, utilisée pour inverser la dépression respiratoire liée à l'overdose d’héroïne et d’autres opioïdes.
- la méthadone, le tramadol, le fentanyl, le sufentanil, la nalbuphine et la buprénorphine ne se lient pas aux anticorps ;
- il n’y a pas d’interaction non plus avec les analgésiques non-narcotiques comme l'aspirine, l'ibuprofène et l'acétaminophène, qui pourraient ainsi garder leur efficacité.
Ainsi, cette étude préclinique suggère que la vaccination pourrait être utilisée conjointement avec des thérapies standard pour prévenir les symptômes de dépendance aux opiacés.
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