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HUMEUR : Entre joie et colère, le cerveau préfère la colère

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 5 jours
Social Cognitive and Affective Neuroscience
Une voix jugée menaçante mobilise beaucoup plus et plus longtemps notre attention qu'une voix normale ou joyeuse

Cette équipe de l’Université de Genève (UNIGE) décrypte comment le cerveau se met en état d'alerte lorsqu'il perçoit une voie menaçante. Des travaux par EEG, présentés dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience qui révèle un trait lié très certainement à l’évolution et le besoin d’une capacité à faire face au danger : une voix jugée menaçante mobilise beaucoup plus notre attention qu'une voix normale ou joyeuse, et elle la mobilise longtemps, le temps nécessaire à jauger la menace.

 

La vue et l'ouïe sont nos 2 principaux sens nous permettant d'interagir avec notre environnement. Cette étude de l'activité et du traitement cérébral des voix, démontre l'importance des ressources mobilisées par le cerveau lorsque celui-ci se sent en danger, permettant à l'Homme de survivre en situation d'urgence. Alors que ces 2 sens ne sont pas infaillibles, l’équipe de Nicolas Burra, chercheur en psychologie à l'UNIGE a étudié la réponse de notre attention à différentes intonations de voix.

 

Les chercheurs ont ainsi diffusé à 35 participants équipés pour passer un électro-encéphalogramme (EEG), 22 sons de voix humaine durant des séquences de 600 millisecondes. Ces voix exprimaient soit de la colère, soit de la joie, soit un ton neutre. Chaque participant entendait 2 sons simultanément : soit 2 voix neutres, soit une voix neutre et une voix colérique, soit une voix neutre et une voix joyeuse. Lorsqu'ils percevaient de la colère ou de la joie, ils devaient l'indiquer en appuyant sur une touche. Durant l’expérience, les chercheurs mesuraient via l’EEG l'intensité de l'activité cérébrale.

 

Le cerveau choisit la colère, « s’il a le choix entre joie et colère ».  C’est la mesure d’un marqueur cérébrale de l'attention auditive, nommée N2ac qui révèle que lorsque le cerveau perçoit un son empli d’émotion, l'activité de N2ac se déclenche au bout de 200 millisecondes mais lorsque cette émotion est de la colère, N2ac est amplifié et reste présent plus longtemps. Après 400ms, notre attention se détache normalement du stimulus émotionnel et c’est un autre marqueur cérébral de l'attention auditive, nommé LPCpc qui se développe : là encore, avec la colère, l'activité de LPCpc est plus intense et prolongée. En synthèse, lorsqu’il perçoit de la colère, le cerveau accorde une attention supplémentaire et un traitement plus poussé pour mieux pouvoir interpréter la menace.

 

Ce micro laps de temps supplémentaire est perceptible via le temps de réponse des participants car, l'attention du cerveau restant focalisée sur le son menaçant, le geste moteur de la réponse se fait plus tardivement. Ainsi, cette étude démontre pour la première fois que notre cerveau est particulièrement sensible à la présence aux voix empruntes de colère et, de plus, l'activité cérébrale reste toujours aussi intense « avec la menace » même lorsqu’elle est répétée à de multiples reprises.

Un mécanisme de l’évolution destiné à optimiser la survie…


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