HYPERTENSION ARTÉRIELLE : Pourquoi il ne faut pas tricher sur le sel
Non, une alimentation saine ne compense pas les effets d'un apport élevé en sel sur la pression artérielle, suggère cette étude de plusieurs institutions, dont l'Imperial College de Londres et la Northwestern University. Ses résultats, publiés dans la revue Hypertension confirment que consommer des quantités plus élevées de sel entraine une pression artérielle plus élevée et peu importe l’équilibre et la diversité de l'alimentation globale du sujet.
L'hypertension artérielle (HTA) touche plus d'un adulte sur 4 dans les pays riches et augmente le risque de plusieurs maladies dont la crise cardiaque et l’accident vasculaire cérébral. Parmi les facteurs reconnus d’HTA, il y a l'âge, le poids mais aussi l’excès de sel. De récentes études ont montré que les vitamines et minéraux des fruits et des légumes pourraient améliorer la santé du cœur et des vaisseaux. On pourrait donc faire l’hypothèse que ces aliments puissent contribuer à compenser les effets du sel sur la pression artérielle. Cependant, si ces aliments ont bien tendance à abaisser la pression artérielle, l’étude suggère qu'ils ne neutralisent pas l'influence néfaste de l'apport en sel.
Les scientifiques ont analysé les régimes alimentaires de 4.680 participants à l’étude Intermap, âgés de 40 à 59 ans, vivant aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon et en Chine. Les participants ont été suivis pendant 4 jours et 2 échantillons d'urine ont été analysés pour les concentrations de sodium et de potassium. Les chercheurs ont pris en compte leur taille, de poids et pression artérielle et les données alimentaires, pour évaluer l'apport de plus de 80 nutriments liés à une pression artérielle réduite.
On ne triche pas avec le sel ! L’analyse constate :
- une consommation moyenne de sel de 10,7 g par jour vs à un apport recommandé de 6 g/jour et des apports moyens respectivement de 8,5 ; 9,6 ; 13,4 et 11,7 g pour le Royaume-Uni, les États-Unis, la Chine et le Japon ;
- une corrélation entre l'hypertension artérielle et un apport en sel plus élevé, même chez les participants qui assurent des apports importants en potassium et autres nutriments favorables à une réduction de la pression artérielle ;
- l’augmentation de l'apport en sel au-dessus de ces apports moyens est liée à l’augmentation de la pression artérielle de la manière suivante : une augmentation de 7 g supplémentaires de sel au-dessus de l'apport moyen est associée à une augmentation de la pression artérielle systolique de 3,7 mmHg (qui mesure la force avec laquelle le cœur pompe le sang du corps).
A l’heure de l’épidémie actuelle d'hypertension artérielle, l’étude montre qu’il n’est pas possible de « tricher » sur le sel. Un régime pauvre en sel est essentiel, même si l’alimentation est saine et équilibrée.
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