HYPERTENSION : Ces bactéries du microbiote qui refusent les antihypertenseurs
Peu d’études ont encore corrélé l’hypertension artérielle (HTA) et les communautés bactériennes du microbiote intestinal. Cependant, quelques recherches ont montré le rôle clé du microbiote dans la réponse à certains traitements. Cette équipe de l'Université de Tolède identifie, avec ces travaux présentés au Congrès annuel Experimental Biology (EB) 2022, des bactéries intestinales qui contribuent à la résistance aux antihypertenseurs.
Près de la moitié de la population adulte des pays riches souffre d'hypertension artérielle et environ 20% de ces patients souffrent d'hypertension résistante au traitement. Ces conclusions, si elles sont validées, pourraient avoir des implications déterminantes pour la santé et la qualité de vie des patients hypertendus qui ne répondent pas aux médicaments.
« Aujourd'hui », commente l’auteur principal, Tao Yang, professeur à l'Université de Tolède, « les médecins traitent l'hypertension résistante en ajoutant ou en substituant des médicaments, ce qui entraîne des surdoses et des effets secondaires indésirable. Alors qu’une meilleure compréhension de la relation entre les microbes intestinaux et l'efficacité des médicaments pourrait conduire à de nouvelles approches thérapeutiques pour les patients ne répondant pas aux standards actuels. Ces nouveaux protocoles pourraient inclure de nouveaux médicaments ou probiotiques, qui modulent le microbiote intestinal ».
Une bactérie connue sous le nom de Coprococcus
est ainsi identifiée comme contribuant à la résistance aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA), des médicaments utilisés pour réduire la rigidité et donc la tension artérielle.
L’étude, in vivo : à l’aide de la chromatographie liquide, de la spectrométrie de masse et de lectures de pression artérielle enregistrées par radiotélémétrie, les scientifiques identifient, chez la souris modèle d’HTA, que la bactérie intestinale peut être un facteur important de résistance au traitement. L’étude des microbiotes des souris, traitées par antihypertenseur, révèle ainsi le rôle délétère de la bactérie Coprococcus qui favorise la résistance de l’hôte aux inhibiteurs de l'ECA.
L’objectif maintenant est de trouver une composition microbienne intestinale qui favorise la réponse à ces médicaments
et d’ouvrir une nouvelle voie, via le microbiote, pour traiter l'hypertension résistante.
C’est enfin une nouvelle démonstration du rôle clé du microbiote intestinal dans le métabolisme des médicaments.
« Nous en sommes encore aux premiers stades de la découverte de ces interactions entre les bactéries intestinales et les médicaments antihypertenseurs. Cependant, ces premières données contribuent à expliquer pourquoi le même traitement peut ne pas « convenir » à tous les patients ».
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