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INFARCTUS : Un anti-inflammatoire contre la crise

Actualité publiée il y a 7 années 3 mois 4 semaines
NEJM
Le canakinumab, un anticorps monoclonal, anti-inflammatoire initialement conçu pour traiter la polyarthrite rhumatoïde se montre efficace à prévenir une autre crise cardiaque

Cette étude menée sur plus de 10.000 participants révèle les effets bénéfiques d’un anti-inflammatoire sur le risque de récidive de crise cardiaque : le canakinumab, un anticorps monoclonal, anti-inflammatoire initialement conçu pour traiter la polyarthrite rhumatoïde se montre ici, dans le New England Journal of Medicine, efficace à prévenir une autre crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral et à réduire le risque de décès cardiovasculaire mais accroit le risque d’infections mortelles. Cet effet secondaire sévère mérite bien entendu de plus larges recherches.  

 

Les chercheurs de l'Hôpital Brigham, de la Harvard Medical School et du Baylor College of Medicine (US), de l'Université fédérale de São Paulo ont répartis les 10.016 participants à antécédents de d’infarctus du myocarde qui recevaient soit des injections de canakinumab soit de placebo. Après 4 ans, les chercheurs constatent que les personnes qui ont reçu les doses plus élevées de canakinumab (150 mg ou 300 mg) sont nettement moins susceptibles de subir une nouvelle crise cardiaque ou un AVC et présentent une réduction significative du risque de décès cardiovascculaire. Les participants ont été suivis durant 4 années. Après quatre ans, 1.490 événements cardiovasculaires ont été recensés dont la crise cardiaque, l'AVC ou le décès par maladie cardiovasculaire, ce qui représente une incidence de 4,5 par an pour 100 personnes dans le groupe placebo. Le risque dans les groupes de traitement s’élève à :

  • groupe de 50 mg de canakinumab : 4,11 par an pour 100 participants ;
  • groupe de 150 mg de canakinumab : 3,86 par an pour 100 participants soit une réduction du risque global de 15% vs placebo ;
  • groupe de 300 mg de canakinumab : 3.90 par an pour 100 participants soit une réduction du risque global de 14% vs placebo ;
  • Après prise en compte de l’ensemble des résultats, la dose de 150 mg a été considérée comme la dose optimale.
  • Sur le risque d’infections fatales comme la septicémie :le taux de décès par infection s’élève à 0,31 pour 100 personnes dans les groupes de traitement vs 0,18 dans le groupe témoin. Ainsi, un faible taux de globules blancs s’avère plus fréquent dans le groupe de traitement vs placebo. Le même schéma de réduction des plaquettes, les cellules qui aident à maintenir la densité du sang et à prévenir les saignements excessifs est également constaté.
  • Enfin, conformément aux effets et indications connus du médicament, le traitement apparaît également lié à une réduction du nombre de cas d'arthrite et de goutte.

 

 

En conclusion, si une dose de 150 mg de canakinumab tous les 3 mois permet une réduction significative de l’incidence des événements cardiovasculaires par rapport au placebo, en plus d’une réduction de l'inflammation dans l'ensemble, le médicament réduit le nombre de globules blancs et augmente le risque d'infection fatale. Il reste à mener d’autres essais en particulier sur les risques du traitement, cependant, de nombreux patients pourraient être admissibles à ce traitement, sous condition d’un rapport bénéfice-risque positif bien sûr.

 

PS : l’étude a été cofinancée par le Laboratoire Novartis


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