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INFECTION : La virulence du microbe varie selon l'heure du rendez-vous

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 2 semaines
Scientific Reports
La virulence d'un pathogène varie selon l'heure de l'infection

« Rencontrer un microbe le matin ou le soir, qu'est-ce que ça change ? » titre le communiqué de la McGill University. L’étude montre en effet que la virulence d'un pathogène varie selon l'heure de l'infection. En cause notre horloge biologique, et plus précisément celle de nos cellules immunitaires. Des conclusions présentées dans les excellents Scientific Reports ici obtenues sur une infection parasitaire, par la Leishmania, le parasite qui cause la leishmaniose.

On sait que le fonctionnement du corps humain varie selon l'heure du jour, en fonction des horloges biologiques. De précédents travaux de la même équipe avait montré que le système immunitaire est doté de ses propres horloges biologiques et que les mécanismes de défense de l'organisme sont plus ou moins actifs à différents moments de la journée, explique Nicolas Cermakian, auteur principal de l’étude. De précédentes études ont ainsi démontré que les rythmes circadiens du système immunitaire peuvent réguler les infections virales et bactériennes. Son équipe montre que ces horloges ont aussi des effets sur les infections parasitaires et donc que leur sévérité dépend de l’heure de la transmission. On pense alors à l’intérêt des chronothérapies, tant pour la prévention que pour le traitement.

 

L’étude est ici centrée sur Leishmania, le parasite qui cause la leishmaniose, avec une transmission de l’infection spécifiquement la nuit, une virulence elle-aussi plus élevée en début de nuit, justement au moment où la réponse immunitaire la plus forte contre le parasite. La démonstration de cette variabilité de la réponse est faite ici chez la souris, dont la réponse immunitaire varie selon l'heure d’injection. Les auteurs expliquent ce paradoxe du parasite transmis par piqûre au moment précis où la protection de du système immunitaire est maximale, par la nécessité d’une réponse immunitaire forte, pour que le parasite puisse se multiplier.

 

C’est la toute première démonstration de l’influence de l’horloge en cas d’infection parasitaire et vectorielle : si les chercheurs ont montré que c’est l'horloge des cellules du système immunitaire qui régule la force de la réponse à Leishmania, ils cherchent maintenant à identifier les mécanismes d’horloge qui régulent l’infection à Leishmania, aux niveaux moléculaire et cellulaire. Rien que pour la leishmaniose qui touche plus d’1 million de personnes chaque année dans le monde, cette compréhension du processus de régulation circadienne va contribuer à améliorer la prévention et à développer de nouveaux traitements.

Mais cela vaut aussi très probablement pour d'autres maladies à transmission vectorielle.