INFERTILITÉ FÉMININE : Généraliser la salpingographie sélective ?
Ce traitement minimalement invasif, la recanalisation tubaire des trompes de Fallope bouchées, pourrait permettre à plus de femmes de concevoir, sans avoir recours aux autres traitements de fertilité plus éprouvants, conclut cette équipe de l'Université de la Colombie-Britannique (Vancouver). Ces travaux, présentés lors du Congrès scientifique 2022 de la Society of Interventional Radiology (SIR), révèlent tous les progrès des outils diagnostiques -dont la salpingographie sélective-, qui permettent aujourd’hui de proposer ce traitement « simple » à un plus grand nombre de femmes souffrant d’infertilité, et d’accroître ainsi leurs chances de concevoir.
Les chercheurs décrivent en effet « une procédure de diagnostic simple, suivie d'un traitement de radiologie interventionnelle, la recanalisation tubaire des trompes de Fallope- lorsqu’elles sont bloquées- permettant de corriger facilement ce type d’infertilité. « Cette procédure et ce traitement peuvent également aider les femmes à prendre une décision éclairée sur les traitements contre l'infertilité. Pour de nombreuses femmes aussi, cette option peut apporter la chance de concevoir naturellement », résume l’auteur principal, le Dr Lindsay Machan, professeur agrégé au Département de radiologie de l'Université de la Colombie-Britannique. "Alors que les femmes souhaitent de plus en plus des discussions plus approfondies sur les options disponibles et une contribution à leurs soins médicaux, elles apprécient des informations détaillées pour les aider à faire des choix. Cela est particulièrement vrai avec les traitements de fertilité.
La salpingographie sélective et la recanalisation tubulaire devraient être proposées plus largement
L’étude : l’équipe canadienne a suivi, de 2015 à 2021, 956 femmes infertiles qui avaient déjà été diagnostiquées comme ayant une ou les 2 trompes de Fallope bloquées sur la base de la procédure de diagnostic standard utilisée pour évaluer l'ouverture des trompes de Fallope, connue sous le nom d'hystérosalpingogramme (HSG). Les femmes ont ensuite subi une salpingographie sélective pour confirmer leur diagnostic d'HSG et, si nécessaire, une recanalisation des trompes de Fallope. L’étude révèle que :
- dans de nombreux cas, le blocage n'était qu'un morceau de mucus qui a été facilement éliminé ;
- la salpingographie sélective montre que 24 % des patientes ont été informées par erreur qu'il avait une ou les deux trompes de Fallope bloquées ;
- parmi les participantes chez qui un blocage a été confirmé, chez plus de la moitié (56,7%) le blocage a été corrigé par un processus de recanalisation des trompes ;
- au final, plus de 80 % des participantes ayant un blocage confirmé, ont retrouvé des trompes de Fallope fonctionnelles après cette simple intervention ambulatoire ;
- dans 16 % des autres cas, la procédure a permis de rectifier le diagnostic et donc de mieux adapter les options de traitement.
La salpingographie sélective utilise le guidage par rayons X pour insérer un minuscule cathéter à travers le col de l'utérus et dans l'ouverture des trompes de Fallope. Un produit de contraste est ensuite injecté pour déterminer si les trompes sont ouvertes ou bouchées. Le radiologue interventionnel, dans de nombreux cas, est alors en mesure d'effectuer une recanalisation qui ouvre le tube à l'aide d'un guide fin. La procédure est réalisée en ambulatoire sous anesthésie légère et prend généralement moins de 30 minutes.
"La salpingographie sélective devrait être proposée plus largement dans l'évaluation et le traitement de l'infertilité féminine. Les traitements de fertilité peuvent être coûteux et hors de portée pour de nombreuses femmes. De plus, l'infertilité induit un parcours émotionnel, souvent éprouvant, la disponibilité de cette option diagnostique et thérapeutique pourrait donc changer la vie de nombreuses femmes ».
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