INSOMNIE : Les promesses de la stimulation cérébrale magnétique
Des impulsions magnétiques ciblées vers le cerveau peuvent-elles traiter l'insomnie ? Ces chercheurs du département de psychiatrie de l’University of Arizona College of Medicine – Tucson travaillent sur cette thérapie non invasive et non médicamenteuse des troubles du sommeil. Parmi ces experts, un chercheur vétéran de l'armée, qui a concentré une grande partie de ses recherches aux facteurs pouvant affecter la santé mentale, le bien-être et la performance du personnel militaire. Avec un objectif, tenter de « sortir » des solutions traditionnelles pour les troubles du sommeil, notamment les médicaments et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qui ne sont pas efficaces chez un grand nombre de patients.
Les problèmes de sommeil font partie des principaux problèmes de santé associés à nos modes de vie actuels (écrans, sédentarité, lumière bleue et nocturne etc…). Les auteurs rappellent que l’insomnie est ainsi causée, au moins en partie, par une excitation excessive du cerveau et du corps, excitation souvent associée à des inquiétudes et à des pensées négatives et excitantes ou « rumination ».
L’imagerie cérébrale a montré que ces pensées focalisées sur l’intérieur ont tendance à activer le réseau en mode par défaut, un système central du cerveau qui traite les pensées et les émotions internes et qui devient actif pendant le repos ou justement l’introspection.
Une brève stimulation magnétique de 40 secondes permet de mieux s’endormir
L’équipe mène une étude préliminaire visant à calmer le réseau du mode par défaut avant le coucher à l’aide d’un dispositif portatif qui stimule les cellules cérébrales via des champs magnétiques. Ce dispositif, maintenu contre le cuir chevelu pendant moins d’une minute, utilise donc la stimulation magnétique transcrânienne pour cibler des zones spécifiques du cerveau avec une stimulation continue par impulsions thêta, qui délivre des impulsions magnétiques rapides et répétitives pour inhiber l’activité cérébrale du réseau du mode par défaut.
« De nombreuses personnes souffrant d’insomnie décrivent leur incapacité à « éteindre » leurs pensées lorsqu’elles essaient de s’endormir. Ce dialogue interne ou rumination est entraîné par l’activation du réseau du mode par défaut, qui perpétue un cycle d’agitation. Nos premiers résultats suggèrent qu’en perturbant ce réseau cérébral par une brève stimulation de 40 secondes, il est possible de favoriser l’endormissement ».
L’étude qui a testé ce dispositif révèle que les participants présentent des améliorations du sommeil après une séance de stimulation continue par impulsions thêta sur une zone du réseau de mode par défaut.
Des applications plus larges : si cette nouvelle approche est la première à stimuler un réseau dans le cerveau qui n’avait jamais été exploré à cette fin, elle est une illustration de l’utilisation plus générale de la stimulation continue par impulsions thêta pour les troubles du sommeil, la dépression et d’autres troubles de la santé mentale ou cognitifs.
Une nouvelle recherche est d’ores et déjà programmée sur 3 ans afin d’examiner, auprès de 120 participants, les effets à long terme d’un traitement de plus long terme, soit 10 séances répétées de stimulation continue par impulsions thêta sur une période de 2 semaines.
« En décryptant la réponse des différentes zones du cerveau à la stimulation continue par impulsions thêta, nous pourrons affiner cette approche et optimiser son efficacité ».
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