INSOMNIE + SOMNIFÈRES chez le patient âgé : C’est le risque de handicap dans l’année

L'insomnie et la prise de somnifères sont résolument liées au handicap chez les personnes âgées, conclut cette équipe du Penn State College of Health and Human Development et de l'Université de Taipei. Des données, publiées dans la revue Sleep, qui incitent à proposer un traitement approprié de l'insomnie et à mieux surveiller la survenue de troubles du sommeil chez les plus âgés.
Car l'insomnie est un problème majeur de santé et de qualité de vie chez les personnes âgées. On estime que jusqu'à la moitié des adultes de plus de 65 ans en en présentent des symptômes. De nombreuses études ont démontré les dommages physiques, mentaux et émotionnels que l'insomnie peut causer.
Les somnifères augmentent le risque de chutes chez les personnes âgées, avait également montré une précédente recherche de la même équipe, or les chutes sont l'une des principales raisons de l'association des somnifères à des niveaux d'invalidité plus élevés.
L’auteur principal, le Dr Orfeu Buxton, professeur de santé bio comportementale à la Penn précise : « Lorsque nous avons évalué les liens entre incapacité, insomnie et prise de somnifères, nous avons constaté que plus les personnes âgées prenaient de somnifères ou présentaient des symptômes d'insomnie, plus leur incapacité s'aggravait rapidement ».
Un risque accru de handicap un an plus tard
L’étude analyse 5 années de données de 6.722 participants âgés de la National Health and Aging Trends Study (NHATS), et conclut que chez ce groupe, l’augmentation des symptômes d'insomnie et de la prise de somnifères est significativement associée à un risque accru de handicap un an plus tard. Les activités prises en compte dans l’étude comprenaient les activités d'autosoins, comme s'habiller, manger, aller aux toilettes et prendre une douche ainsi que des activités de mobilité, comme sortir du lit, se déplacer à l'intérieur et à l'extérieur. La capacité à effectuer ces activités a donné lieu à un score global d’autonomie. L’analyse révèle que :
- chaque année où un participant présentait une augmentation de ses symptômes d'insomnie augmente de 20 % son risque de handicap, au moins pour certaines fonctions du quotidien ;
- le même niveau de risque est associé à une consommation accrue de somnifères ;
- des symptômes réguliers d'insomnie et la prise régulière de somnifères sont 2 facteurs associés au
- risque le plus élevé d’incapacité à accomplir les activités quotidiennes ;
- précisément, pour chaque augmentation de la fréquence des symptômes d'insomnie déclarés, et pour chaque niveau d'augmentation de la fréquence de la prise de somnifères déclarée, le score d'incapacité s’élève de 0,2 % l'année suivante ;
- une personne âgée qui prendrait davantage de somnifères de « jamais » à « tous les soirs » sur une période de 5 ans serait susceptible de développer un handicap cliniquement significatif dans l’année.
L'insomnie et la prise de somnifères pourraient toutes deux contribuer à l'incapacité, avec, « à la clé » une augmentation du risque de chutes et de perte d’autonomie totale.
« Toute personne âgée souffrant d'insomnie ou prenant des somnifères doit en parler à son médecin. Lorsque les médecins sont informés des troubles du sommeil, ils peuvent alors adapter les traitements de manière à éviter toute interaction médicamenteuse et orienter leurs patients âgés vers des thérapies contre l'insomnie parfois non médicamenteuses ».
La thérapie cognitivo-comportementale, qui aide à identifier et à modifier les schémas de pensée ou de comportement, fait partie des traitements sûrs et efficaces contre l'insomnie.
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