INSUFFISANCE CARDIAQUE: Elle commence avec le poids à l'adolescence
Un lien très direct est révélé par cette étude de l’Université de Göteborg, entre le poids d’un jeune homme à l’adolescence et son risque d’insuffisance cardiaque à l’âge mûr. Un risque qui monte en flèche lorsque l’IMC à l’âge jeune est supérieur à 20 et jusqu’à multiplié par 10, lorsque le sujet frôle l’obésité. Bref des conclusions présentées dans l’European Heart Journal qui alertent les jeunes hommes sur la vulnérabilité cardiaque liée à un IMC de 20 et plus, avec une augmentation de 16% par unité d’IMC, du risque d’insuffisance cardiaque, plus tard dans la vie.
Les chercheurs suédois ont analysé les données d'1.610.437 hommes du registre suédois des armées. Ils ont suivi ces participants de l'âge de 18 ans (service militaire) durant 5 à 42 ans, soit une durée moyenne de suivi de 23 ans. Durant ce suivi, 5.492 hommes ont été admis pour insuffisance cardiaque, avec un âge moyen de 47 ans au moment du diagnostic. L'analyse des données montre qu'étonnamment, l'incidence de l'insuffisance cardiaque est déjà accrue chez les hommes qui étaient pourtant, à 18 ans, dans une fourchette normale de poids corporel (IMC de 18,5 à 25). L'augmentation d'incidence commence dès un IMC à 20, pourtant considéré comme correspondant à un niveau de corpulence normale. Au-delà de 20, et même en deçà de 25, ce risque d'insuffisance cardiaque à l'âge mûr monte en flèche et se retrouve multiplié par 10, en cas d'IMC de 35 ou plus.
Bref, l'IMC à l'adolescence semble un facteur non seulement prédicteur mais majeur d'insuffisance cardiaque à l'âge adulte : à partir d'un IMC de 20 et plus, le risque d'insuffisance cardiaque augmente de 16% avec chaque unité d'IMC, et même après prise en compte des facteurs de confusion possibles comme l'âge, les antécédents de maladies, le niveau d'éducation parentale, la pression artérielle, le Q.I., la force musculaire et la pratique de l'exercice physique…
Revoir les catégories d'IMC pour les « jeunes » ? C'est ce que suggère l'auteur principal, le Dr Annika Rosengren, professeur de médecine à l'Académie Sahlgrenska : « si les études définissent un poids normal comme correspondant à un IMC compris entre 18,5 et 25, ce n'est probablement pas une définition appropriée pour les jeunes, dont la plupart sont naturellement minces. Cela peut expliquer cette augmentation du risque d'insuffisance cardiaque à partir d'un niveau IMC assez faible ». Prenant en compte, a contrario, la tendance mondiale à la hausse du surpoids et de l'obésité chez les jeunes, ces nouvelles données suggèrent que l'insuffisance cardiaque pourrait devenir une menace sanitaire majeure dans le monde.
Pour une prévention la plus précoce possible : si l'écrasante majorité des jeunes ont un risque extrêmement faible de maladies chroniques, ces données montrent l'importance du maintien du poids corporel à l'adolescence.
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