INSUFFISANCE RÉNALE : Cellules souches et facteurs de croissance pour régénérer la fonction rénale
La maladie rénale est un problème de santé mondial. Outre la greffe, les traitements actuels sont basés sur la dialyse, qui retarde la progression de la maladie mais ne peut remplacer d'autres fonctions rénales, comme la synthèse de l'érythropoïétine. Pour dépasser ces limitations, des approches alternatives basées sur les cellules souches, visant à restaurer les reins endommagés, font actuellement l’objet de recherches. Ces scientifiques du Wake Forest Institute (Caroline du Nord) décrivent dans la revue Stem Cells Translational Medicine, une approche prometteuse utilisant des facteurs de croissance produits par les cellules souches, avec une méthode de délivrance innovante et plus efficace, susceptible d’améliorer la régénération tissulaire.
De récentes études ont montré en effet que les facteurs dérivés des cellules souches peuvent améliorer la régénération des tissus. Cependant, de nombreux facteurs de croissance subissent une dégradation rapide lorsqu'ils sont injectés dans le corps sous forme soluble. Une délivrance efficace à libération contrôlée des facteurs sur les sites de la lésion pourrait néanmoins améliorer l'efficacité de la régénération tissulaire.
L'administration contrôlée de facteurs trophiques dérivés des cellules souches pourrait permettre une réparation du tissu rénal
L’équipe du Wake Forest a développé un système d’administration à base de gel pour l’administration contrôlée de ces facteurs trophiques et a évalué son effet sur la régénération rénale. L'équipe montre in vitro, que le traitement améliore significativement la prolifération et la survie cellulaires : les chercheurs utilisent le plasma riche en plaquettes comme véhicule d’administration. L’analyse de la cinétique de libération confirme que l'administration du cocktail sous forme de gel permet une libération contrôlée des facteurs, in vivo comme in vitro. Chez la souris modèle de lésion rénale aiguë, la thérapie permet de réduire les dommages au tissu rénal et d’obtenir une récupération fonctionnelle plus rapide.
« Nos résultats indiquent que les facteurs sécrétés par les cellules souches peuvent atténuer les lésions rénales et qu'un système d'administration bien contrôlé est nécessaire pour obtenir des résultats bénéfiques optimisés et durables », conclut l’auteur principal, le Dr James Yoo, professeur de médecine régénérative.
D’autres recherches vont viser à développer un complexe dérivé de cellules souches doté d'un système d'administration contrôlé en tant que thérapie de blocage de la progression d'une lésion rénale aiguë en maladie rénale chronique.