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JEUX OLYMPIQUES : Stress psychologique et performance sportive

Actualité publiée il y a 1 mois 1 semaine 4 jours
Psychological Science

Il est largement reconnu que le stress psychologique nuit aux performances des athlètes d'élite, mais les preuves directes de cette relation restent rares car il est très difficile de mesurer le stress psychologique en temps réel, chez ces champions, et au cours d’événements sportifs de haut niveau tels que les Jeux olympiques. Cette étude remarquable, car menée durant les Jeux olympiques de Tokyo 2020, alors que la pandémie « faisait rage » et que le stress psychologique était à son comble et parce que c’est la première à avoir mesuré le rythme cardiaque de certains concurrents, apporte, dans la revue Psychological Science, une conclusion :

lorsque les athlètes ressentent la pression, leurs performances en souffrent aussi.

 

C’est donc la première analyse de données biométriques objectives sur le sujet, qui nous est proposée par cette équipe internationale de scientifiques de l’Université de Nanjing (Chine), de l’Université nationale de Singapour et de l’Université de New York à Abu Dhabi. Et ces données biométriques permettent de décrypter l’action du stress psychologique sur les performances sportives

La fréquence cardiaque a parlé

La fréquence cardiaque en temps réel constitue un biomarqueur du stress. Ici, elle a été mesurée chez des athlètes de haut niveau durant la compétition de tir à l'arc.

 

L’étude a pris en compte la fréquence cardiaque en temps réel chez 122 athlètes, hommes et femmes, alors qu’ils effectuaient 2 247 tirs. La Fédération mondiale de tir à l’arc a pu mesurer la fréquence cardiaque des athlètes à l’aide de caméras à fréquence d’images élevée conçues pour détecter la réflectivité de la peau et capables de déterminer la fréquence cardiaque avec une précision de 96 %- comparable à celle d’un oxymètre de pouls ou d’un électrocardiogramme. Cette analyse révèle que :

 

  • les athlètes dont la fréquence cardiaque était plus élevée avant de tirer obtenaient systématiquement des scores plus faibles sur ces tirs ;
  • l’augmentation du rythme cardiaque réduit de manière plus marquée la performance des athlètes de niveau légèrement inférieur – ayant obtenu un score inférieur lors des tirs précédents ;
  • il existe une relation plus forte entre le stress et la performance vers la fin de chaque épreuve, peut-être en raison de l’augmentation de la pression au fil de la compétition.

 

Cette observation considérée comme robuste constitue « la première preuve directe à l’appui de l’effet néfaste du stress psychologique mesuré par un biomarqueur en temps réel dans un contexte compétitif à enjeux élevés ».

Le stress psychologique nuit aux performances, même pour les athlètes olympiques,

concluent ainsi les chercheurs : « Nous avons constaté qu'une fréquence cardiaque élevée en temps réel est associée à de mauvaises performances. Cela suggère que même les meilleurs athlètes professionnels sont influencés négativement par le stress psychologique, même s'ils sont généralement bien entraînés pour faire face à la pression ».

 

En plus d’apporter des preuves du lien entre le stress et la performance dans un contexte réel, cette recherche démontre que la fréquence cardiaque capturée par des caméras à fréquence d’images élevée peut être une source fiable de données biométriques.

 

La technologie pourrait être utilisée pour observer comment le stress psychologique influence les performances sportives dans différents sports et à d’autres niveaux de pratique.


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