KÉTO vs VÉGÉ : Pas la même empreinte carbone !
Cette équipe de biologistes et de nutritionnistes de l’Université de Tulane (Nouvelle Orléans) se penche sur l’empreinte carbone de différents régimes alimentaires et sensibilise à leurs différences considérables à la fois en termes de qualité nutritionnelle et d’impact environnemental. Parmi les conclusions, à paraître dans l’American Journal of Clinical Nutrition, les régimes céto et paléo s’avèrent « les moins durables » mais aussi les moins « qualitatifs » parmi les 6 régimes populaires examinés.
Peu d’études se sont penchées sur cet impact environnemental des différents régimes. On sait cependant que 34 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent du système alimentaire. La majeure partie de ces émissions provient de la production alimentaire, le bœuf étant responsable de 8 à 10 fois plus d'émissions que la production de poulet et de plus de 20 fois plus d'émissions que la production de noix et de légumineuses.
L’auteur principal, Diego Rose, directeur du programme de nutrition à l'École de santé publique de l'Université de Tulane rappelle que si de nombreuses études ont évalué l'impact nutritionnel de ces régimes, dont les régimes céto et paléo, il s'agit de la première étude à mesurer leur empreinte carbone : ainsi,
- le régime céto, qui donne la priorité aux apports de graisses et préconise de faibles quantités de glucides, génère près de 3 kg de dioxyde de carbone pour 1.000 calories consommées ;
- le régime paléo, qui évite les céréales et les haricots au profit des viandes, des noix et des légumes obtient également un faible score de qualité nutritionnelle (le 2è le plus bas) et est affecté d’une empreinte carbone élevée, à 2,6 kg de dioxyde de carbone pour 1.000 calories.
L’étude a analysé les scores de qualité des régimes à partir des données de plus de 16.000 régimes alimentaires qualifiés via l'enquête nationale sur la santé et la nutrition des Centers for Disease Control (CDC). Des valeurs nutritionnelles ont été attribuées aux régimes en fonction de l'indice « d'alimentation saine », des scores moyens ont été calculés pour chaque type de régime.
- les régimes riches en graisse (animale) et en viande ont des impacts environnementaux négatifs évidents, car ils sont centrés sur la viande ;
- à l'autre extrémité du spectre, le régime végétalien est celui qui a le moins d'impact sur le climat, -il ne génère que 0,7 kg de dioxyde de carbone pour 1.000 calories consommées, soit moins du quart de l'impact du régime céto ;
- le régime pescatarien obtient les meilleurs résultats en termes de qualité nutritionnelle, suivis des régimes végétariens et végétaliens ;
- le régime omnivore, suivi par 86% des participants, se situe à la médiane du peloton de qualité et de durabilité.
Sur la base de ces résultats, si un tiers des personnes suivant un régime omnivore se mettaient au régime végétarien cela équivaudrait pour 1 jour donné à éliminer l’impact environnemental de 340 millions de kms en voiture.
Alors que la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité, nous pourrions y contribuer,
« juste » en modifiant notre régime alimentaire.
Une modification qui pourrait être « raisonnable » et acceptable par tous, l’étude montrant même qu'il existe un moyen d'améliorer sa santé et de réduire cette empreinte alimentaire sans renoncer complètement à la viande.
« La question suivante est de savoir comment différentes politiques affecteraient ces résultats et comment pourraient-elles nous inciter à évoluer vers des régimes alimentaires plus sains et plus respectueux de l'environnement ».
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