La CONFUSION MENTALE du patient âgé, facteur de surdiagnostic et de surprescription d’antibiotiques
2 conclusions à cette étude portant sur les infections urinaires et l'utilisation associée d'antibiotiques dans les maisons de retraite. La suspicion d’infection urinaire est la raison la plus fréquente de la prescription d'antibiotiques chez les résidents, c’est donc une cible clé de réduction des prescriptions antibiotiques inappropriées. Ensuite, la confusion mentale (ou démence) du patient est un facteur majeur d’erreur de diagnostic d’infection urinaire. L’étude pose donc la question, plus large, de la précision du diagnostic et des erreurs de traitement chez ce groupe de résidents.
Cette étude d’une équipe l'Université James Cook (Australie) a quantifié la prévalence de l'infection urinaire documentée, des symptômes non spécifiques et du traitement antibiotique pour infection urinaire suspectée chez 150 résidents de maisons de soins infirmiers. Elle conclut qu’un résident présentant des facteurs associés de confusion mentale, de fatigue et d’'agitation a une forte probabilité de se voir prescrire un traitement antibiotique pour une infection urinaire suspectée, même si ses symptômes ne sont pas spécifiques de l’infection. L’analyse révèle :
- une prescription très fréquente d’antibiotiques : 1 résident sur 5 en a reçu au cours des 30 derniers jours, dont 45% pour une infection urinaire ;
- les infections urinaires représentent 33% de toutes les infections actuelles traitées par antibiotiques et 40% de toutes les infections traitées par antibiotiques au cours des 30 derniers jours ;
- le diagnostic est fréquemment « une présomption », écrivent les auteurs, basée sur des symptômes non spécifiques.
- la confusion mentale, nouvellement diagnostiquée chez le résident, ou aggravée, s’avère un facteur majeur associé au traitement antibiotique pour une infection urinaire présumée.
Les facteurs indépendants de sur-prescription d’antibiotiques, ici pour infection urinaire suspectée sont :
- le risque infectieux lié à la sonde urinaire ;
- la fréquence des mictions ;
- la fièvre
- une hypotension d'apparition récente ;
- la confusion mentale.
L’étude rappelle qu’en regard de la résistance croissante aux antimicrobiens, il est essentiel de s'assurer que les antibiotiques ne sont utilisés que lorsqu'ils sont clairement indiqués. Si l'infection urinaire est fréquemment documentée chez les résidents, la confusion mentale du patient apparaît un facteur important d’erreur de diagnostic…et de prescription d’antibiotiques.
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