La maladie de PARKINSON associée à la maladie intestinale inflammatoire
C’est une étude de plus à suggérer le lien entre l’intestin et la maladie de Parkinson. Ces chercheurs de l’Hôpital universitaire de Copenhague documentent ici, à travers leur revue de la littérature, l’impact de la maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI) sur le risque de maladie de Parkinson, renforçant l’hypothèse de ses tout débuts dans l’intestin. La recherche, présentée dans le Journal of Parkinson Disease révèle en effet que les patients atteints de MICI sont bien plus à risque de « Parkinson », plus tard dans la vie. Mais l’étude pose aussi la question : est-ce la maladie intestinale ou l’inflammation qui est principalement en cause ?
Le développement de la maladie de Parkinson pourrait ainsi provenir de l'intestin, cette association entre la MICI et la maladie de Parkinson ouvrant encore de nouvelles pistes de recherche et de traitements, préventifs en particulier. « La maladie de Parkinson n’est probablement pas simplement un trouble cérébral, mais un groupe de maladies qui se développent « à la périphérie », en particulier dans le tractus gastro-intestinal », écrit l’auteur principal, le Dr Brudek, du Copenhagen Center for Translational Research. « Prises ensemble, toutes les données sur le sujet suggèrent aujourd’hui que les patients présentant une tendance accrue à l'inflammation périphérique encourent un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson.
La pathologie intestinale ou l’inflammation systémique, facteur de risque de maladie de Parkinson ?
Cette revue explore et discute les données les plus récentes sur les liens entre les MICI et la maladie de Parkinson et présente les preuves de l’impact des altérations du système immunitaire périphérique sur le développement de Parkinson, ouvrant ainsi de nouvelles options thérapeutiques. Le concept d’un axe intestin-cerveau, ou lien entre l’intestin et le cerveau dans certaines maladies neurologiques et mentales, est ici réaffirmé, avec de nouvelles informations importantes sur le rôle clé du système immunitaire et de l'inflammation dans la pathogenèse de Parkinson.
Une maladie auto-immune ? Les processus inflammatoires constatés chez certains patients atteints de maladie de Parkinson incitent naturellement à suspecter l’association entre les MICI et la maladie de Parkinson. Les MICI sont considérées comme une réponse immunitaire inappropriée au microbiote dans les intestins, caractérisées par une activité immunitaire pro-inflammatoire chronique, un trait aujourd’hui documenté comme un facteur fondamental des troubles neurodégénératifs. Des études d'association pangénomique (GWAS) et des analyses menées sur les données de plus de 130.000 patients parkinsoniens -citées par les chercheurs- ont identifié 17 loci communs entre la maladie de Parkinson et des maladies auto-immunes dont la maladie cœliaque, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 1, la sclérose en plaques, le psoriasis, la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn.
Ou juste la complication cérébrale d’une inflammation systémique ? De nombreuses études épidémiologiques et génétiques montrent un risque accru de maladie de Parkinson chez les personnes atteintes de MICI. L'association entre MICI et maladie de Parkinson pourrait simplement résulter du fait que les MICI ne sont qu'un type d'inflammation, intestinale. L’inflammation périphérique au sens large pourrait ainsi être un facteur déclenchant de la maladie de Parkinson. « Les MICI sont l’une des nombreuses sources d'inflammation intestinale », renchérit l’auteur : « Si les patients atteints de MICI ont un risque accru de Parkinson, le risque en valeur absolue reste faible, soit de l’ordre de 3 à 5%).
A quand l'intervention précoce susceptible de modifier ou de ralentir l'évolution de la maladie ? D’autres études suggèrent que réduire l’inflammation intestinale pourrait permettre de contrer le développement de la maladie de Parkinson. Cependant, à l’issue de cette revue, les chercheurs concluent qu’un plus grand nombre d'études de biomarqueurs et d'observation sont nécessaire pour identifier les patients à risque de développer la maladie et éligibles aux interventions thérapeutiques précoces. Cela suppose également de mieux identifier les symptômes parkinsoniens précoces chez les patients atteints de MICI, mais aussi d'autres troubles inflammatoires chroniques.
Cette revue conclut au rôle clé du système immunitaire et de l'inflammation systémique dans ces maladies neurologiques. Il reste un long chemin à parcourir pour aboutir à une compréhension suffisante de cet axe de communication intestin / immunité / cerveau mais il est clair aujourd’hui, à la lecture de toutes ces études, que cette compréhension va mener à de nouveaux outils pronostiques et thérapeutiques et permettre, dans un futur proche, de mieux répondre au besoin croissant de prise en charge liée aux maladies neurologiques liées au vieillissement.
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