La PUBERTÉ PRÉCOCE, marqueur du risque cardiométabolique à l'âge adulte
La puberté précoce a précédemment été associée -en particulier chez les filles- à un risque accru de diabète plus tard dans la vie, mais cette étude menée à Université de Washington et publiée dans la revue PLoS ONE, suggère que plus qu’un simple marqueur prédictif, le « moment" de la puberté pourrait être une étape déterminante pour la santé cardiométabolique à l’âge adulte. Avec pour implication, la prise en compte de l’âge de la puberté dans le suivi et la prévention du risque de maladies cardiométaboliques.
L’auteur principal, le Dr Maria Bleil, de l’Université de Washington, rappelle d’autres facteurs de risque bien documentés : l’adversité ou les expériences indésirables à l’enfance sont souvent liées à une mauvaise santé, physique et mentale, à l’âge adulte. La plupart des modèles qui associent l'adversité, le stress à court terme et la santé à long terme n'incluent pas spécifiquement la puberté, notent les auteurs.
Cependant, dans la vraie vie, si la puberté précoce est liée à des facteurs tels que l’origine ethnique et l’appartenance à certains groupes, l'âge de la mère lors de ses premières règles, la prise de poids du nourrisson et l'obésité infantile, elle l’est aussi aux expériences négatives telles que la privation à l'enfance ou encore une relation parents-enfant stressante. Ainsi, la puberté précoce semble associée à la plupart des facteurs de risque documentés de maladie cardiométabolique, plus tard dans la vie.
L’étude modélise le moment de la puberté et les risques associés pour la santé à partir des données d’une cohorte de 655 femmes d’une durée de 30 ans portant sur le développement des enfants et leurs familles. Leurs enfants ont été suivis de la naissance à l'adolescence (1991-2009) pour examiner les trajectoires de santé et de développement, une évaluation supplémentaire ayant été effectuée entre les âges de 26 et 31 ans afin de recueillir des données socio-économiques, comportementale et de santé. Cette analyse confirme que :
-
une puberté plus tardive prédit un risque cardiométabolique plus faible à l’âge adulte ;
- les différents indicateurs ou signes de puberté médient les effets de facteurs tels que l’âge de la mère à ses premières règles, l’origine ethnique, l’IMC, ou encore le statut socio-économique sur le risque cardiométabolique ;
- Ainsi, l’analyse identifie des trajectoires prédictives entre le moment de la puberté -et d’autres facteurs de risque déjà connus- et le niveau de risque cardiométabolique à l'âge adulte, sans pour autant démontrer la relation de cause à effet.
Au point que les auteurs suggèrent que cibler l’apparition de la puberté (?) pourrait améliorer plus largement la santé, en particulier des filles, plus tard dans la vie. Plus largement,
les voies biologiques de développement de la puberté semblent médier l’impact des facteurs de risque mieux connus,
comme l’IMC prépubère et les caractéristiques socio-économiques du foyer.
L’évaluation de la santé cardiométabolique devrait donc comporter et prendre en compte la donnée de l’âge de la puberté.
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