Le BIOFILM, une cause de non-cicatrisation !
Invisible à l’œil nu, le biofilm est une communauté polymicrobienne responsable de retards de cicatrisation qui expose la plaie à des risques d’infection récurrentes. Sa présence doit être suspectée dans toute plaie difficile à cicatriser malgré des soins standards bien conduits et une prise en charge globale adaptée 3. Le biofilm est capable de résister à l’action des antibactériens et des réponses immunitaires de son hôte, en synthétisant une matrice polymérique protectrice 3, 4. Une stratégie efficace est donc nécessaire pour amener la plaie à progresser vers la guérison.
La recherche des causes de non cicatrisation est un prérequis indispensable pour la mise en place d’une prise en charge adaptée. Dans ce contexte, la douleur impactant la qualité de vie du patient peut entraver la qualité des soins, elle doit donc être évaluée afin que soit prescrit si besoin un traitement approprié.3
L’Hygiène des Plaies reposant sur un protocole suivant 4 étapes de soins locaux, peut ensuite être mise en pratique.
Ces 4 étapes consistent à 1/Nettoyer, 2/Déterger, 3/Prendre en charge les berges de la plaie et 4/Panser, afin de réduire la charge bactérienne, et de tenter de prévenir la formation du biofilm ou l’éliminer lorsqu’il est déjà présent.
Dans le cadre d’une stratégie pro-active, il s’agit de les répéter préventivement à chaque changement de pansement. Il faudra les répéter quotidiennement en présence de signes cliniques d’infection dans le cadre d’une stratégie curative 3.
A l’étape N°4, le choix du pansement doit être guidé par les caractéristiques de la plaie et les performances du pansement 3.
Les pansements modernes favorisant la cicatrisation en milieu humide qualifiés de neutres, peuvent être utilisés en stratégie pro-active et curative ; ils sont capables de réduire la charge bactérienne selon différents mécanismes, et à des degrés divers 3, 5 :
- en favorisant la détersion autolytique et ainsi l’élimination des tissus fibrino-nécrotiques constituant un environnement propice au biofilm.
- par des propriétés bactériostatiques inhérentes à leurs capacités d’absorption/séquestration, de rétention, et d’adsorption : l’adsorption étant la capacité du pansement à fixer les bactéries à sa surface.
Les fibres de CMC (Carboxyméthylcellulose) Hydrofiber® développées par Convatec sont des pansements à haut pouvoir d’absorption indiqués dans la prise en charge des plaies aiguës et chroniques exsudatives sans distinction de phase, y compris la phase de détersion pour laquelle ils ont démontré leur intérêt.
détersion prise en charge avec un pansement en fibres de CMC Hydrofiber®
Il a par ailleurs été établi que les fibres de CMC Hydrofiber® réduisent significativement la masse du biofilm 8 (Parsons et al, 2016), et qu’elles sont capables d’adsorber des bactéries antibiorésistantes de biofilms modèles matures de façon significative 9 (Meredith et al, 2019).
Ces données viennent corréler les résultats des travaux de Bowler et al (1999) sur la capacité des fibres de CMC Hydrofiber® à absorber/séquestrer les bactéries et sur leur capacité de rétention bactérienne 10.
En pratique clinique, une combinaison optimale de ces différents mécanismes est susceptible de fournir une meilleure efficacité dans la réduction de la charge bactérienne et la lutte contre le biofilm.
CONCLUSION
De diagnostic difficile, le biofilm est impliqué dans les retards de cicatrisation d’une très large majorité de plaies chroniques. La lutte anti-biofilm repose sur une Hygiène des Plaies rigoureuse en 4 étapes de soins locaux visant à déstabiliser sa matrice protectrice et à l’éliminer. Associée à une prise en charge holistique du patient, l’Hygiène des Plaies pratiquée en routine de façon pro-active, doit contribuer à optimiser la trajectoire de la cicatrisation des plaies difficiles à cicatriser. La capacité des pansements à perturber le biofilm, associée à des propriétés bactériostatiques peut constituer un avantage dans la lutte contre la formation du biofilm et la gestion du risque d’infection.