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Le MICROBIOME respiratoire du nouveau-né prédit sa santé pulmonaire à vie

Actualité publiée il y a 8 années 4 mois 3 jours
Scientific Reports

On commence tout juste à découvrir et à comprendre l’importance jusque-là insoupçonnée du rôle joué par les bactéries qui habitent notre corps. L’étude du microbiome qui regroupe pour chaque organe ou chaque système du corps différentes communautés et espèces permet d’identifier de nouveaux liens entre microbiote, santé et risque de maladies. Ici, c’est sur le microbiome des voies respiratoires du nourrisson que se concentrent ces chercheurs de l’Université d'Alabama à Birmingham : ils révèlent dans les Scientific Reports que ce microbiome est finalement prédictif du risque de maladies pulmonaires, plus tard dans la vie.

Les chercheurs montrent ici que les voies respiratoires d'un enfant, que l'on croyait stériles jusqu'à la naissance, sont déjà colonisées par des bactéries et/ou l'ADN bactérien, qui lui apportent un effet protecteur ou prédisent le développement de maladies pulmonaires graves plus tard dans la vie. Et cette colonisation bactérienne est détectable chez les nourrissons dès la 24è semaine de grossesse. Mais comment les microbes pénètrent dans les voies respiratoires et quelle est la fonction exacte de cette colonisation restaient des questions sans réponse, jusqu'à cette étude. Les chercheurs montrent en effet que le modèle de colonisation semble avoir un lien important avec le risque de maladie pulmonaire, plus tard dans la vie. Un déséquilibre microbien ou dysbiose, est prédictif, chez le petit enfant, du développement d'une dysplasie broncho-pulmonaire, une maladie pulmonaire chronique « de la prématurité ». Ainsi les chercheurs montrent que les nourrissons à très faibles poids de naissance et porteurs de modèles anormaux de colonisation microbienne à la naissance, ont un risque très élevé de dysplasie broncho-pulmonaire (DBP) menaçant le pronostic vital. La preuve est apportée par analyse du microbiome des voies respiratoires de 23 nourrissons prématurés nés avec faible poids de naissance et de 10 enfants témoins nés à terme. L'analyse a été réalisée dès la naissance de l'enfant, puis à 6 heures de sa naissance. Ainsi, les chercheurs montrent que le microbiome respiratoire peut prédire dès la naissance le risque de DBP. Le microbiome précoce des voies respiratoires « amorce » le système immunitaire pulmonaire en développement et une dysbiose au cours de cette période peut ouvrir la voie à la maladie pulmonaire. Les chercheurs constatent ici que les microbiomes des enfants prématurés à faible poids de naissance présentent une diversité microbienne moindre et sont organisés sur un modèle très différent de celui des nourrissons nés à terme. S'il était confirmé qu'un microbiome des voies respiratoires déséquilibré est impliqué dans la pathogenèse de la maladie, il sera possible de développer de nouvelles interventions thérapeutiques. Quant à la source de ces microbes, les auteurs écrivent : « Alors qu'il était admis que la colonisation prend son origine dans le canal de naissance, nous avons été surpris de constater que le microbiome des voies respiratoires des nouveau-nés, nés par voie vaginale ou par césarienne pouvait être similaire. Cela suggère que l'ADN microbien dans les voies respiratoires est probablement transmis par voie transplacentaire – ce qui confirme aussi la richesse microbienne du placenta ».


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