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Le vaccin ROR contre COVID-19 ?

Actualité publiée il y a 4 années 5 mois 4 jours
mBio
Le vaccin ROR pourrait apporter une immunité protectrice non spécifique contre COVID-19 (Visuel AdobeStock_230079059)

Une étude épidémiologique du New York Institute of Technologie avait déjà soutenu, que le vaccin BCG contre la tuberculose pourrait être une arme précieuse dans la lutte contre COVID-19. Ces chercheurs de la Tulane University School of Medicine (Nouvelle-Orléans), soutiennent le concept d’état d'immunité protectrice non spécifique selon lequel l'administration d'un vaccin vivant atténué, tel que le ROR (rougeole, oreillons, rubéole), pourrait prévenir certains des symptômes et séquelles sévères de COVID-19. Des conclusions présentées dans la revue mBio de l'American Society for Microbiology qui préconisent ainsi la vaccination avec le ROR en particulier pour les professionnels de santé ou autres personnes exposées en première ligne au COVID-19.

 

La vaccination « ROR » permettrait d’atténuer l'inflammation septique associée à l'infection par le SRAS-CoV-2, résume l’auteur principal, le Dr Dr Paul Fidel, directeur du département de biologie buccale et craniofaciale de l'Université d'État de Louisiane. L’équipe reprend l’hypothèse selon laquelle un vaccin vivant atténué peut également procurer, en plus de l’immunité spécifique contre l'agent infectieux atténué qu'il contient, une immunité contre d’autres pathogènes non apparentés.

Le concept d’immunité protectrice non spécifique

Être vacciné contre le ROR ne peut nuire à personne : les vaccins vivants atténués ont déjà démontré des avantages non spécifiques, soulignent les chercheurs. Un essai clinique avec le ROR chez des groupes de population à risque élevé serait à faible risque mais pourrait, en cas de résultats concluants, sauver des vies pendant la pandémie de COVID-19. En somme, être vacciné contre le ROR ne peut nuire à personne !

 

L’immunité entraînée, comment ça marche ? Des preuves de plus en plus nombreuses, citées par les chercheurs démontrent que les vaccins vivants atténués offrent une protection non spécifique contre les infections létales non liées au pathogène cible du vaccin, mais par quel processus ? Ces vaccins induisent la production de cellules immunitaires innées non spécifiques ce qui procure à l’hôte une « immunité innée entraînée » en « entraînant » les précurseurs des leucocytes (des cellules du système immunitaire) dans la moelle osseuse à fonctionner plus efficacement contre d’autres infections.

 

Une preuve in vitro : l’équipe montre en laboratoire qu’une vaccination avec une souche fongique vivante apporte une protection innée entraînée contre la septicémie polymicrobienne mortelle. Cette protection s’avère médiée par des cellules myéloïdes suppressives (MDSC ou myeloid-derived suppressor cells. De la même manière, le vaccin ROR devrait être capable d'induire ces MDSC qui peuvent inhiber ou réduire l'inflammation pulmonaire sévère associée au COVID-19.

 

Des preuves indirectes viennent également soutenir cette hypothèse : comme dans l’hypothèse d’un effet protecteur anti-COVID-19 de la vaccination avec le BCG, les données épidémiologiques suggèrent une corrélation entre les personnes situées dans des zones géographiques systématiquement vaccinées avecle vaccin ROR et une réduction des taux de mortalité liés au COVID-19. Ensuite, les chercheurs relèvent le faible taux de COVID-19 (ou de ses formes sévères) chez l’Enfant, plus « exposé », plus fréquemment et plus récemment à des vaccins vivants atténués.

 

Les auteurs appellent ainsi à mener un essai clinique pour tester si le vaccin ROR peut protéger contre le COVID-19 mais suggèrent déjà la vaccination avec le vaccin ROR de toutes les personnes fortement exposées au coronavirus.