L'IMAGINATION, la voie royale vers la patience ?
Impulsivité rime souvent avec comportements à risques, relèvent ces chercheurs de l’Université de Californie – Berkeley. Et si nous pouvions apprendre à être plus patients ? Or en observant par IRMf l’activité du cerveau, les neuroscientifiques révèlent, dans la revue Psychological Science, des liens entre patience et imagination. Leurs travaux suggèrent ainsi qu’imaginer le résultat avant d'agir pourrait contribuer à plus de patience et à une prise de décision plus réfléchie. L’imagination plus que la volonté pourrait limiter les comportements impulsifs et irréfléchis.
Il s'agit d'un « effet de cadrage », que permet l'imagination, tout autant que la volonté, et cet effet apporte des modifications à la façon dont les options sont considérées par le sujet. Et cet effet de cadrage permet de renforcer la capacité de patience. C'est la conclusion de cette étude via IRM fonctionnelle (IRMF) de neurologues de l'UC Berkeley qui contraste avec de précédentes recherches qui appellent à « travailler » plutôt sur l'effort de volonté pour renforcer la patience et réduire l'impulsivité d'un sujet. « Alors que la volonté peut permettre de neutraliser les impulsions, imaginer les conséquences de ses actes peut modifier les impulsions ».
De l'avantage de l'imagination des conséquences possibles de ses actes : l'équipe a mené 2 expériences pour explorer le rôle de l'imagination et de la volonté sur la patience.
-Dans la première expérience où 122 participants avaient le choix soit de recevoir en plusieurs versements libres, soit en versements préétablis par échéances, les participants se montrent plus enclins à être patients dans l'espoir de recevoir une somme plus importante, lorsque les versements sont programmés : cela confirme que la prévision (ou l'imagination) favorise la patience.
-Dans la deuxième expérience menée avec 203 participants, les participants à versements programmés se montrent plus enclins à faire des projets (conséquences) avec leurs gains, que les participants placés dans un cadre de gains plus incertain. Ces participants font montre de moins d'imagination. En conclusion, plus les participants imaginent les conséquences de leurs choix, plus ils peuvent faire preuve de patience pour recevoir la plus grande récompense.
Volonté ou imagination ? Durant ces expériences, les chercheurs ont observé l'activation du cerveau des participants. Ils constatent que les zones du cerveau qui traitent l'imagination deviennent plus actives lorsque les participants sont aussi plus patients, en particulier en cas de versements programmés. En revanche, dans le cadre « libre », la patience se trouve plus fortement liée aux zones du cerveau associées à la volonté.
Ces résultats soulignent les avantages potentiels des interventions qui encouragent les gens à imaginer les conséquences de leurs actes. Des interventions probablement plus efficaces que de « s'astreindre » à ne pas manger, fumer etc….Alors que la patience ou le contrôle de ses impulsions est un comportement parfois difficile à tenir, ces expériences suggèrent que l'imagination est une voie possible pour atteindre cette patience qui permet de réfléchir et ensuite de mieux exercer sa volonté.
Dissociable contributions of imagination and willpower to the malleability of human patience
Lire aussi: PSYCHO: Attente, patience ou tentation immédiate?
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