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L'IMC, un facteur de diabète variable selon la région du monde

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 2 jours
The Lancet
L'indice de masse corporelle (IMC) en tant que facteur de risque de diabète varie à travers le monde (Visuel Adobe Stock 216416516)

L'indice de masse corporelle (IMC) en tant que facteur de risque de diabète varie à travers le monde, conclut cette équipe internationale d’épidémiologistes menée par des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) qui apporte, avec cette très large étude, les premières preuves empiriques permettant d'adapter les seuils d'IMC pour le dépistage du diabète, selon le pays, et notamment dans les pays à faibles revenus ou intermédiaires. Ces données, publiées dans le Lancet contribuent aussi à expliquer pourquoi l’IMC est une mesure souvent discutée de l’évaluation métabolique.

 

L'augmentation sans précédent de la prévalence du surpoids et de l'obésité dans les pays à revenu faible et intermédiaire (a entraîné une augmentation alarmante du diabète dans ces régions du monde, qui concentrent 79% des 463 millions de personnes atteintes de diabète dans le monde.

 

Peu de données empiriques sont aujourd’hui disponibles pour guider les cliniciens et les systèmes de santé dans la sélection, en fonction de l'indice de masse corporelle (IMC), des personnes qui devraient être dépistées pour le diabète. L’auteur principal, le Dr Jennifer Manne-Goehler, professeur au MGH rappelle qu’il existe des directives de l'Organisation mondiale de la santé qui recommandent le dépistage du diabète chez les personnes de 40 ans et plus ayant un IMC >25 kg/m2.

Les seuils actuels d'IMC et d'âge ne sont pas optimaux pour détecter efficacement le diabète dans toutes les régions du monde.

L’équipe du MGH a donc cherché à préciser la relation entre l'IMC et le risque de diabète dans de nombreux pays à revenus faibles et intermédiaires pour préciser ces seuils de dépistage.

 

Préciser la relation IMC – diabète selon les pays : Des équipes dans 57 pays ont rassemblé, durant 5 années, les données de poids, taille (IMC) et un biomarqueur du diabète ou une mesure de la glycémie ou de l'hémoglobine A1c pour chaque participant.

 

  • l’analyse identifie des différences régionales substantielles dans l'association entre l'IMC et le risque de diabète :
  • dans tous les pays à revenus faibles ou intermédiaires, les personnes ayant un IMC de 23 kg/m2 ou plus présentent un risque accru de diabète ;
  • il existe une variabilité dans l'IMC optimal à choisir pour le dépistage du diabète selon les régions et les sexes, allant de 23,8 kg/m2 chez les hommes en Asie de l'Est/du Sud-Est à 28,3 kg/m2 chez les femmes au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique latine ou aux Caraïbes ;
  • il existe des différences dans le risque de diabète entre les catégories d'IMC dans plusieurs régions : Par exemple, les hommes et les femmes d'Afrique subsaharienne et d'Asie de l'Est et du Sud-Est présentent une augmentation de plus de 100 % du risque de diabète avec un surpoids ou une obésité : des résultats qui suggèrent dans ces pays d'Asie l'utilisation de seuils d'IMC plus bas pour mieux caractériser le risque métabolique ;
  • si la prévalence du diabète augmente à l'âge mûr et au-delà, elle augmente également dans toutes les régions dans le groupe d'âge de 35 à 44 ans et parmi les hommes de 25 à 34 ans en Afrique subsaharienne :

or le diagnostic du diabète chez les jeunes adultes permet de prévenir les complications à long terme de la maladie.

 

Ces données devraient être utiles pour les décideurs en santé publique, en particulier pour l’allocation de ressources pour optimiser le dépistage et la gestion du diabète chez des groupes mieux ciblés de population.

 

Et le tour de taille ? L'équipe internationale étudie maintenant comment le tour de taille, un autre marqueur, de graisse abdominale, de mieux en mieux pris en compte dans les études médicales, pourrait augmenter la précision de l'évaluation du risque de diabète en combinaison avec l'IMC et comment les facteurs comportementaux (alcool, tabagisme, activité physique et régime alimentaire) influent précisément sur le risque de diabète, toujours dans ces 57 pays.

 

Il est clair que seul ce type de collaboration internationale, ici entre chercheurs de 57 pays, peut apporter des bases de comparaisons et de meilleures pratiques de dépistage du diabète ou d'autres maladies chroniques, dans le monde.


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