L’INTESTIN impliqué dans le développement de la sclérose en plaques
L'intestin pourrait également être impliqué dans le développement de la sclérose en plaques (SEP), suggère cette équipe de l’Université de la Ruhr à Bochum. Si on suspecte depuis longtemps le microbiote intestinal de jouer un rôle dans la maladie auto-immune, l’équipe identifié ici, pour la première fois, la preuve d'un mécanisme possible. Des travaux publiés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine, qui identifient une protéine « microbiotique », cible prometteuse pour de futurs traitements.
Les causes de la SEP, une maladie auto-immune à composante génétique et environnementale, restent mal comprises. Pourtant la SEP est la maladie auto-immune cérébrale la plus fréquente et son incidence est d’environ 1 sur 1.000- dont 2 tiers de femmes. Il n'existe pas encore de traitement curatif. Les facteurs qui déclenchent l’attaque du système immunitaire contre le cerveau et la moelle épinière restent donc mal connus. Cette équipe qui a travaillé sur un modèle animal puis sur des échantillons de tissus humains de patients atteints, identifie une protéine, Smad7, qui mobilise les cellules immunitaires dans l’intestin, ce qui déclenche une inflammation du système nerveux central.
Une protéine de risque Smad7, dans les cellules T de l’intestin
Les biologistes et neurologues de Bochum, Brême, Mayence, Düsseldorf, Juliers et Rome ont d’abord analysé l’action de la protéine signal Smad7 dans des cellules immunitaires (T) intestinales chez la souris. Les chercheurs ont ensuite comparé les symptômes de souris génétiquement modifiées pour présenter des niveaux particulièrement élevés de Smad7 dans les cellules T, de souris privées de Smad7 dans leurs cellules T, à ceux de souris « normales » et en bonne santé.
- Des symptômes cliniques marqués, « SEP-like » sont apparus chez les animaux présentant un taux élevé de Smad7 dans les cellules T. Dans les intestins de ces animaux, les cellules T sont plus souvent activées et migrent dans le système nerveux central (SNC) où elles induisent une inflammation. Le rapport entre lymphocytes T régulateurs protecteurs et lymphocytes T « autoréactifs » et pathogènes est modifié.
- En revanche, chez les souris exemptes de Smad7, aucun signe clinique de maladie type SEP n’est relevé.
Des résultats confirmés chez des patients atteints de SEP : Ces données sont confirmées par l’analyse d'échantillons de tissus intestinaux de 27 patients atteints de SEP comparés à des échantillons prélevés chez 27 témoins en bonne santé. Chez les patients, les chercheurs identifient des changements similaires à ceux constatés sur le modèle animal: la protéine signal Smad7 est plus fréquemment présente dans les échantillons de muqueuse intestinale (Visuel) des patients atteints vs témoins en bonne santé. De même, les mécanismes pathogènes l’emportent sur les mécanismes régulateurs dans les échantillons de muqueuse intestinale chez les patients atteints.
Smad7, une cible thérapeutique prometteuse : la protéine avait déjà été suggérée comme cible thérapeutique prometteuse pour le développement de traitements d’autres maladies auto-immunes dont la maladie de Crohn et d'autres maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Ces résultats suggèrent qu'il en est de même pour la sclérose en plaques. Au-delà, l'implication de l'intestin est confirmée dans le développement et la progression de la SEP.
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